« Tunisie : des barreaux pour une barrette » : les sombres coulisses de la loi anti-cannabis

Pendant 17 minutes, les caméras des  réalisateurs Yaël Goujon et Victor Castanet nous embarquent à l’intérieur de la plus grande prison tunisienne, dans l’intimité des familles des condamnés, et au cœur d’un problème qui touche la grande partie d’une jeunesse tunisienne désabusée : la loi anti-cannabis.

Plus connue sous le nom de « loi 52 », la loi n°92-52 (promulguée en 1992) est l’une des plus répressives de l’ancien régime de Ben Ali.

Une loi « absurde », des conditions de détention accablantes

« Je suis une victime, je n’ai pas fait de mal aux autres. » Ils s’appellent Khalil, Hassam ou Ismat, ils ont été ou sont toujours derrière les barreaux, dans des cellules surpeuplées, à deux par lit, souvent aux côtés de violeurs, de dealers, de meurtriers ou encore de salafistes. Leur seul tort : avoir fumé un joint.

Une situation dont même les autorités pénitentiaires ont honte, une partie de la jeunesse tunisienne sacrifiée, une consommation qui ne baisse pas. La politique ultra-répressive de la loi 52 ne convainc plus. Pire, « elle créé des délinquants potentiels, des terroristes carrément !», déplore l’avocat tunisien Ghazi Mrabet.

Corruption, menaces, bakchich ; cette loi est aussi une aubaine pour de nombreux policiers. Mais pourquoi existe-t-elle encore ? « La priorité n’était pas cette loi (…) on n’avait pas le temps ! » se défend Moncef Marzouki, ancien président tunisien.

Pendant une semaine, vous pourrez voir ce documentaire gratuitement ci-dessous.

https://www.youtube.com/watch?v=KDuvDe8vXE0

« Tunisie : des barreaux pour une barrette », documentaire de Yaël Goujon et Victor Castanet, pour Spicee.