Échec de la cession des parts d’Isabel dos Santos dans Banco BPI
L’accord de cession des parts détenues par la milliardaire angolaise dans le groupe portugais, annoncé le 11 avril dernier, a échoué. Banco BPI est le premier actionnaire de Banco de Fomento Angola (3e banque de l’Angola).
Le groupe portugais Banco BPI (premier actionnaire de Banco de Fomento Angola) a annoncé dimanche l’échec des négociations entre ses deux principaux actionnaires l’espagnol Caixabank (44 %) et le holding Santoro Finance (18,6 %) de la milliardaire angolaise Isabel dos Santos.
Les deux parties avaient pourtant indiqué le 11 avril dernier avoir trouvé un accord pour le rachat par Caixabank des parts de Santoro Finance.
BPI a annoncé dimanche que ses deux principaux actionnaires n’étaient finalement pas parvenus à s’entendre sur leurs participations respectives et sur l’exposition coûteuse de la banque portugaise au marché angolais.
BPI détient 50,1 % de Banco de Fomento Angola (BFA) tandis qu’Unitel, l’opérateur télécoms angolais co-contrôlé par dos Santos et la compagnie pétrolière publique angolaise Sonangol, en possède le solde.
Isabel dos Santos voulait introduire cette participation dans BFA à la Bourse de Lisbonne, ce que les autorités portugaises ont refusé.
Levée de la limitation des droits de vote
Suite à l’échec de ces négociations, la banque espagnole Caixabank a annoncé lundi son intention de lancer une offre en numéraire sur les 56 % de la portugaise BPI qu’elle ne détient pas encore, pour un montant de l’ordre de 908 millions d’euros. Cette offre est conditionnée notamment à la suppression de la limitation à 20 % des droits de vote imposée par la banque portugaise. Le gouvernement portugais a adopté dimanche soir une mesure mettant fin à de telles limitations des droits de vote dans le secteur bancaire.
Jusqu’à l’adoption de cette mesure, Caixabank ne pouvait se prévaloir de sa participation de 44 % dans Banco BPI pour passer outre aux réticences de la femme d’affaires angolaise Isabel dos Santos à une prise de contrôle et à une scission des activités de Banco BPI en Angola au travers de sa filiale Banco de Fomento Angola (BFA).
En rachetant les 56 % restants de Banco BPI, Caixabank pourra enfin faire adopter la cession de ces actifs.
C’est une urgence pour BPI : depuis le 10 avril, les autorités européennes imposent aux banques de provisionner complètement les actifs qu’elles détiennent en Angola, sous peine d’amendes quotidiennes.
Troisième banque de l’Angola
Créée en 1990 et basée à Luanda, Banco de Fomento Angola dispose d’un réseau de près de 140 agences à travers l’Angola. Fin 2015, son total de bilan atteignait 1 229 milliards de kwanzas (8,27 milliards d’euros), contre 1 208,88 milliards de kwanzas fin 2014, pour une perte d’exploitation de -41,11 milliards de kwanzas (-276,66 millions d’euros).
Fin 2014, Banco de Fomento Angola était la troisième banque du pays d’Afrique australe en termes d’actifs, derrière Banco Economico (ex-Banco Espirito Santo Angola) et Banco Angolano de Investimentos, selon le dernier classement des banques africaines de Jeune Afrique.
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