Pierre Olivier Adrey, en toute confiance

Une équipe renforcée, une distribution étendue, une nouvelle marque, Amana… Le directeur de la filiale de la Macif a posé les bases d’un développement durable. En 2015, il veut élargir son offre à la santé.

Pierre Olivier Adrey, diplômé en droit des assurances, a mis l’accent sur le rerutement et la formation. © Sidali Djenidi pour J.A.

Pierre Olivier Adrey, diplômé en droit des assurances, a mis l’accent sur le rerutement et la formation. © Sidali Djenidi pour J.A.

Publié le 13 février 2015 Lecture : 3 minutes.

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À son arrivée à Alger en 2011, la Macif opère sous le nom de Saps (Société d’assurance, de prévoyance et de santé) à travers un joint-venture avec trois entreprises publiques, la Société algérienne d’assurance (SAA), la Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR) et la Banque de développement local (BDL). La filiale du groupe français compte une dizaine de collaborateurs. Quatre ans plus tard, Pierre Olivier Adrey, son directeur général, a tout changé. L’entreprise a été rebaptisée Amana (« confiance », en arabe), emploie 85 salariés et génère un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros.

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« Notre évolution s’est faite lentement, mais il était essentiel de fortifier nos fondations, souligne le patron. La première phase a consisté à recruter et former, la seconde phase à élaborer des méthodes de travail. » Depuis sa nomination, le responsable aux yeux clairs et aux cheveux poivre et sel transmet son savoir à ses collaborateurs, tous algériens et pour la plupart fraîchement diplômés. Une équipe où les femmes constituent presque 50 % de l’effectif.

Notre évolution s’est faite lentement, mais il était essentiel de fortifier nos fondations.

Mener ce projet dans son pays natal confère une dimension sentimentale à sa mission, reconnaît le patron, heureux des liens privilégiés noués avec ses collaborateurs. « Nous nous sommes nourris de nos différences », aime à répéter l’unique Français de la compagnie, qui a pris soin d’aménager une salle de détente pour ses employés avec table de ping-pong afin de favoriser une atmosphère conviviale.

À 57 ans, ce diplômé en droit des assurances a passé toute sa carrière dans son secteur de prédilection, d’abord chez Generali, puis à la Mutuelle des motards, avant d’intégrer la Macif en 2001. Pour les employés algériens de la société, l’apprentissage fut lent mais probant. Le gigantesque chantier de « relooking » de la marque en 2013, avec une vaste campagne de communication autour du changement de nom et de logo, a été achevé avec succès.

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Amana est dorénavant une compagnie d’assurances connue et reconnue en Algérie, capable de soutenir la comparaison avec ses principaux concurrents Axa, Macirvie, Tala ou encore Caarama. Et la société poursuit son évolution, ouvrant des bureaux dans les grandes villes du pays, étoffant sa gamme de produits, grandissant si bien que le siège inauguré l’an dernier est déjà devenu trop petit.

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Défi

« Nous nous concentrons notamment sur le développement commercial de la compagnie », pointe Pierre Olivier Adrey. Car, contrairement à ses concurrents, Amana dispose de très peu d’agences. Pour distribuer ses produits, l’assureur s’appuie sur les 1 000 points de vente de ses huit partenaires, quatre compagnies d’assurances et quatre banques, répartis à travers les 48 wilayas (départements) du pays. Le défi, en 2015, sera d’assurer la même qualité de services sur l’ensemble du territoire. « Pour cela, nous allons renforcer nos actions de formation vis-à-vis de nos réseaux de distribution », souligne le directeur général.

2015 sera aussi l’année de « l’assurance santé » pour Amana. Après avoir lancé, en 2014, les forfaits rapatriement de corps et assurance voyage, la compagnie mise sur « les complémentaires santé », qui représentent déjà 60 % du chiffre d’affaires, contre 40 % pour les contrats individuels. « Nous sommes persuadés que l’Afrique est le continent qui va bouger dans les cinquante prochaines années. Et que le secteur clé sera la santé », prédit Pierre Olivier Adrey. L’Algérie, avec son modèle de partenariat progressivement bâti, pourrait bien être l’exemple à suivre.

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