Tunisie : les fondamentaux de l’industrie sont bons

Le secteur électrique et électronique tunisien, qui exporte largement vers l’Europe, a échappé au pire. L’arrivée d’Airbus dynamise le secteur.

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 2 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Les 366 entreprises tunisiennes du secteur de l’électricité et de l’électronique ont eu très peur. La récession mondiale laissait redouter le pire à des usines qui exportent 80 % de leur production, dont 80 % en l’Europe. La moitié d’entre elles fournissent le secteur automobile, qui s’est littéralement effondré dans le monde entier sous l’effet de la crise.

Effectivement, l’année 2009 avait très mal commencé avec une chute de leur activité de 14,5 % au premier trimestre. Puis la dégringolade s’est faite moins vertigineuse, revenant à – 11,6 % sur les sept premiers mois. Depuis le mois de juillet, la courbe est redevenue positive et affiche une tendance de + 5 %. Pourquoi cet heureux retournement ?

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« Nous attribuons, bien sûr, cette reprise à la prime à la casse qui a été mise en place dans plusieurs pays européens et qui a fait repartir les achats de voitures, explique Hichem Elloumi, président de la Fédération nationale de l’électricité et de l’électronique et président du fabricant de câbles automobiles Coficab (350 millions d’euros de chiffre d’affaires). Mais nous avons aussi profité de la volonté des entreprises internationales de minimiser leurs coûts et d’accroître leurs marges en privilégiant les pays les plus compétitifs. »

À ce jeu, la Tunisie est bien placée. Sa main-d’œuvre bien formée coûte peu cher, travaille quarante-huit heures par semaine et se met rarement en grève. Il n’est donc pas étonnant que tous les grands équipementiers l’aient placée au cœur de leur stratégie d’après-crise et d’après-prime à la casse.

« Nous montons en flèche, se félicite Elloumi. Les investissements du secteur mécanique-électricité-électronique ont augmenté de 15 % au cours de six premiers mois de l’année par rapport à la période correspondante de 2008 et cela va se ressentir dans nos effectifs. »

C’est donc un quasi-doublement du nombre des salariés du câblage auto qui s’annonce en trois ans. Ils étaient 28 420 fin 2008 ; il est prévu que les effectifs montent à 30 200 à la fin de cette année, à 39 000 fin 2010 et à plus de 50 000 fin 2011.

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Et ce n’est pas fini puisque l’arrivée d’Aerolia, filiale d’Airbus, flanquée de sept sous-traitants laisse espérer une nouvelle impulsion pour ces embauches et ces investissements fort bienvenus en période de crise. Quelle crise au juste ?

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