Le tout-terrain à bas prix de Renault
Le groupe français lance un véhicule 4×4 conçu et produit sur le modèle low cost qui a fait le succès de la Logan. Il sera disponible dans certains pays d’Afrique à partir de juin.
Avec le Duster, le groupe Renault veut mettre le 4×4 au low cost. Le constructeur français applique au segment tout-terrain les mêmes recettes que celles qui ont fait le succès des Dacia Logan et Sandero (en tête des ventes au Maghreb et en Afrique du Sud). Une voiture résistante et sans artifice, industrialisée dans des pays à faibles coûts de main-d’œuvre pour un prix de 20 % à 40 % moins cher que ses concurrents.
Comme la Logan, le Duster est un subtil assemblage de pièces économiques, souvent amorties sur d’autres véhicules du groupe : le pont arrière vient de Nissan, les portes de la Dacia Sandero et certaines pièces intérieures de la Megane II. Le résultat final est un 4×4 assez imposant (4,31 m de long, 1,82 m de large) et aux formes robustes sans être avant-gardistes. Un design qui ne devrait donc pas faire de l’ombre aux autres 4×4 de l’alliance Renault-Nissan, les Renault Koleos et Nissan Qashqai.
En fonction de ses besoins, l’acheteur pourra choisir entre une version deux roues motrices et une version 4×4. Dans cette dernière, il profitera d’une fonction qui calcule la traction à impulser (sur deux ou quatre roues) selon la route empruntée, une modalité qui rendra ce véhicule accessible aux non-spécialistes du tout-terrain.
Au final, un Duster 4×4 coûtera à partir de 11 900 euros (13 900 euros pour la version 4×4). La marque au losange espère avec ce modèle lancer un pavé dans la mare des constructeurs japonais Toyota et Suzuki ou du tchèque Skoda, qui, avec leurs modèles similaires respectifs (Rav4, Grand Vitara et Yeti), affichent des prix largement supérieurs (de 18 000 à 30 000 euros), même si leurs designs sont plus épurés et leurs équipements plus fournis.
4 000 commandes en France
Renault commence à commercialiser le Duster sous la marque Dacia en Europe et au Maghreb. Le véhicule devrait arriver à partir de juin sous le sigle Renault en Ukraine, au Moyen-Orient et dans certains pays d’Afrique. En France, l’argument du rapport qualité-prix fait mouche depuis trois semaines : plus de 4 000 commandes auraient déjà été passées, un chiffre 30 % au-dessus de ce qui est généralement escompté lors d’un lancement. À terme, le constructeur compte vendre chaque année pas moins de 300 000 de ses 4×4 low cost, un pari ambitieux en ces temps de crise.
Renault assemble le Duster sur son site roumain de Pitesti, mais les usines de Curitiba (Brésil) et de Moscou le produiront à partir de 2011, et celles de Colombie et d’Inde en 2012. Si la demande est forte, Renault a prévu de transférer une partie de sa production de Logan dans la future usine de Tanger afin de libérer de l’espace en Roumanie pour la Duster ; Tanger deviendrait alors la deuxième base low cost du constructeur français en termes de production (400 000 véhicules par an). Avec la crise et l’émergence des économies des pays du Sud, Renault croit plus que jamais dans les perspectives d’un segment à bas prix, qui a représenté 23 % de son chiffre d’affaires en 2009.
