Côte d’Ivoire : The West Factory, des planches de surf made in Abidjan

Un atelier professionnel spécialisé dans la fabrication de planches de surf vient d’ouvrir ses portes à Abidjan. Une première en Afrique de l’Ouest.

La shaping room. © Capture d’écran Instagram

La shaping room. © Capture d’écran Instagram

Publié le 26 avril 2016 Lecture : 2 minutes.

L’information aura fait un petit aller-retour au dessus de l’Atlantique. C’est sur le site américain Okayafrica qu’elle a été dévoilée : un atelier de shaping (construction/façonnage) de planches de surf s’est ouvert à Abidjan début avril, The West Factory. C’est une première en Afrique de l’Ouest, où la majorité des planches sont importées depuis l’Afrique du Sud.

La petite entreprise ne vient cependant pas avec le seul désir d’occuper un marché dominé par les étrangers. L’atelier a été conçu comme un incubateur de la culture surf dans la région. « Notre shaping room accueille des shapers du monde entier qui viennent former des locaux. Notre but est de former les Ivoiriens », explique Hadi Beydoun, le fondateur.

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https://www.instagram.com/p/BEEz5a5FlZZ/?taken-by=thewestfactory

En ce moment, The West Factory accueille deux apprentis, Éric et Sylvain, originaires de la petite localité côtière d’Assinie, à 80 km à l’est d’Abidjan. Entre leurs mains, une matière de qualité : « On fait venir la meilleure résine et les meilleurs pains de mousse, affirme Beydoun. Nous fabriquons ainsi de très bonnes planches avec un excellent rapport qualité/prix, bien supérieur aux importations que l’on trouve sur le marché. Les surfeurs pourront ainsi faire réaliser une planche sur mesure par l’atelier, ou choisir parmi les modèles standards : « Nous proposons un fish assez large et une planche hybride adaptée aux beach break locaux, aux vagues courtes qui cassent vite. »

Le prix d’une planche standard est de 380 000 francs CFA et la petite entreprise se fixe un objectif de vente de 20 planches par mois. The West Factory souhaite s’adresser à tous les portefeuilles : « On vend aussi des planches de deuxième main déjà utilisées. On ne veut pas se limiter à une classe sociale spécifique. »

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Le porteur du projet, Hadi Beydoun, est un jeune Libanais qui a grandi en Côte d’Ivoire. « J’ai vécu ici jusqu’à mes 9 ans. Mais nous sommes rentrés au Liban avec ma famille lors de la crise postélectorale ».

Une fois le bac en poche, le jeune homme s’envole pour l’Australie. Bon joueur de foot et compétiteur en Taekwondo, il va pourtant laisser le surf bouleverser sa vie. « En 2009, je suis parti faire mes études en Australie. C’est à Sydney que j’ai découvert le surf. J’ai pris quelques cours, et c’est devenu une passion. » Avec l’aide d’un ami français, bien implanté dans le milieu du surf, Pierre Nicoud, Hadi a pu mener à bien son projet.

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La côte ouest-africaine, de Dakar aux alentours de Douala, offre de nombreux spots de surf, souvent méconnus des amateurs de glisse, dont le nombre est en croissance constante à travers le monde depuis une vingtaine d’année.

« Il y a de très beaux spots dans la région comme Assinie ou Sassandra. En revanche un spot comme celui de San Pedro demeure difficile d’accès par la route depuis Abidjan. » Pourtant, l’entrepreneur est confiant : la pratique de ce sport intéresse de plus en plus de monde sur place. Et son entreprise pourrait surfer sur la vague qu’elle est en train d’impulser. « Nous sommes là pour montrer qu’il y a une culture du surf dans la région », insiste-t-il.

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