Mali : l’ONU confirme la mort de deux civils à Kidal lors d’une manifestation visant Barkhane

La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a indiqué mardi que deux manifestants avaient été tués lundi à Kidal lors de violentes protestations contre la force française Barkhane.

Un soldat de la Minusma à Kidal, pendant le vote de la présidentielle, le 28 juillet 2013. © Rebecca Blackwell /AP/SIPA

Un soldat de la Minusma à Kidal, pendant le vote de la présidentielle, le 28 juillet 2013. © Rebecca Blackwell /AP/SIPA

Publié le 19 avril 2016 Lecture : 2 minutes.

Les manifestants protestaient contre des arrestations effectuées par Barkhane, avait expliqué lundi une source de sécurité africaine au sein de la Minusma. Ce qu’avait également indiqué la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion), dont Kidal est le bastion. Lundi « vers 10H00 (locales et GMT), des manifestants, dont certains munis de cocktails Molotov, se sont introduits par effraction sur la piste de l’aéroport » qu’elle sécurise, « saccageant et mettant le feu aux installations sécuritaires », a déploré la mission de l’ONU.

Celle-ci ajoute qu’elle est « déterminée à établir les faits » sur ces événements. « Une commission d’enquête vient d’être mise en place dans ce sens, son travail est actuellement en cours. Ses conclusions devraient permettre d’identifier la provenance des tirs », affirme-t-elle.

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Ansar Eddine, le « plus dangereux » des groupes armés maliens

Les manifestants « demandaient la libération de trois Touaregs arrêtés par les Français de l’opération Barkhane, accusés d’être complices des terroristes qui ont récemment posé des mines qui ont tué trois militaires français », a indiqué un militaire guinéen de la Minusma.  

Trois soldats français ont été tués par l’explosion le 12 avril d’une mine au passage de leur véhicule blindé près de la ville de Tessalit, au nord de Kidal. Des honneurs nationaux doivent leur être rendus mercredi à Paris en présence des présidents français François Hollande et malien Ibrahim Boubacar Keïta.

L’attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Ansar Eddine de l’ancien chef rebelle touareg devenu islamiste Iyad Ag Ghaly, actif dans la région de Kidal. Le chef de Barkhane, le général Patrick Bréthous, a jugé mardi qu’Ansar Eddine était le « plus dangereux » des « groupes armés terroristes » du nord du Mali.

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« Jamais nous n’effectuons d’arrestations arbitraires », a par ailleurs assuré le général Bréthous. « En aucun cas nous ne nous attaquons à la population, simplement nous avons du renseignement qui nous permet de savoir qu’il y a des terroristes à tel ou tel endroit et nous les saisissons », a-t-il ajouté, interrogé sur les revendications émises par les manifestants de Kidal.

Dégâts « considérables » après la manifestation

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À Kidal, les dégâts de la protestation sont « considérables », estime un élu de la ville. « Les manifestants ont tout cassé : les maisons préfabriquées de la Minusma, le générateur, le muret » d’enceinte d’une partie de l’aéroport sécurisé par la Minsuma, « ils ont même volé des fils de poteaux électriques », a-t-il dit.

La calme était de retour mardi, malgré des appels à de nouvelles manifestations mardi devant le camp de l’ONU, selon des habitants joints par téléphone de Bamako. « Mais finalement, rien ne s’est passé », a précisé l’un d’eux.

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