La Tata Nano se fait désirer sur le continent
Présentée début 2008 à la presse mondiale, la petite citadine du groupe indien tarde à arriver sur le continent africain. En cause : les retards de production de la Tata Nano en Inde.
Il faudra encore attendre avant de voir la Nano en Afrique. La fameuse voiture à 1 600 euros de Tata Motors, vantée par le tycoon Ratan Tata comme la première « vraie automobile low cost », ne débarquera pas de sitôt. Aujourd’hui, rares sont les responsables de la compagnie à donner un calendrier africain pour celle que les Indiens ont surnommé « la nouvelle voiture du peuple ».
« Nous la vendrons en Afrique mais nous ne savons pas encore quand ni comment », se borne à indiquer Debasis Ray, directeur de la communication de Tata Motors à Bombay. « L’assemblage de la Nano pourrait démarrer en Afrique du Sud fin 2011, puis au Nigeria en 2012 », ajoute toutefois un cadre de Tata Africa à Lagos, sans préciser la localisation des usines dans ces deux pays.
Pourtant, le premier constructeur automobile du sous-continent affichait de grandes ambitions quant à la carrière internationale du petit bolide, encensé lors de sa présentation, début 2008, pour la rapidité de développement du modèle (cinq ans seulement quand la plupart des constructeurs mettent plus de sept ans), pour son prix accessible aux classes populaires et pour son design sympathique, proche de la Renault Twingo. Le véhicule devait, après l’Inde, aborder rapidement l’Afrique et l’Amérique du Sud, puis l’Europe, avec pour ce dernier continent un modèle plus sophistiqué et plus cher.
Un marché prioritaire
En juillet 2009, Sudeep Ray, membre du comité de direction de Tata Africa, déclarait au quotidien The Times of India que « la Nano serait disponible au Nigeria dès 2010 ». Plus d’un an plus tard, aucune n’est vendue sur le continent et on en est toujours aux déclarations d’intentions.
Les raisons de ce retard sont d’abord indiennes. Tata Motors a dû déménager son site de production de Singur (près de Calcutta), alors qu’il y avait déjà investi 259 millions d’euros et presque terminé la construction des bâtiments : les associations paysannes de la région s’opposaient à la présence d’une industrie sur leurs terres. Même s’il a relocalisé l’usine en un temps record dans l’État du Gujarat, le groupe n’a pu commencer à produire les premiers véhicules qu’en juin 2009, soit avec huit mois de retard.
Pendant ce temps, le carnet des commandes indiennes ne cessait de se remplir : « À pleine capacité, notre usine du Gujarat pourra fabriquer 250 000 véhicules par an, mais nous n’en sommes pas encore là. Nous nous attachons à répondre à la demande intérieure avant de nous aventurer ailleurs », explique Debasis Ray. Pour le directeur de la communication, « le marché africain est prioritaire pour la Nano car il est similaire à celui de l’Inde, ce qui permettra d’y exporter le véhicule sans modification majeure ».
En attendant, Tata Motors continue de développer son réseau de distribution Tata Africa sur le continent, déjà bien étoffé en Afrique du Sud et en Tanzanie. Tout en restant silencieux sur les chiffres, le constructeur précise que sa petite citadine Indica est maintenant le modèle qu’elle vend le mieux en Afrique, alors que la firme était plutôt connue pour ses véhicules utilitaires comme le Xenon et le 713.
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