Standard & Poor’s dégrade la note du Congo-Brazzaville
Standard & Poor’s a abaissé d’un cran la note de la République du Congo à « B », en raison de la chute des cours du pétrole dont les effets sur l’économie du pays s’annoncent importants. L’agence américaine a toutefois maintenu celle du Cameroun, noté « B ».
L’agence Standard & Poor’s a publié le lundi 9 février une mise à jour des notation de la République du Congo et du Cameroun, abaissant celle de Brazzaville d’un cran de « B+ » à « B » à long terme avec des perspectives stables, tout en maintenant celle de Douala, noté « B ».
Ces publications interviennent « en déviation » du calendrier établi précédemment par l’agence américaine : la mise à jour de la note de la République du Congo auraient dû paraître le 27 mars, celle du Cameroun le 24 avril.
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Standard & Poor’s explique cette décision par la chute drastique des cours du pétrole constatée au cours des derniers mois (- 50 % en un semestre). En octobre dernier, l’agence anticipait un cours de 90 à 100 dollars le baril de Brent entre 2015-2018. Depuis lors, le prix du pétrole a fortement chuté et se situe en dessous de 50 dollars. Désormais Standard & Poor’s table sur un cours de 55 dollars le baril en 2015 et de 70 dollars en moyenne d’ici à quatre ans.
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Impact significatif
« À notre avis, la baisse des prix du pétrole a un impact significatif sur les perspectives budgétaires et celle des comptes extérieures de la République du Congo, compte tenu de sa forte dépendance au pétrole », avance Standard & Poor’s pour justifier la dégradation de la note de Brazzaville. L’or noir représente en effet plus de 60 % du PIB du Congo, 75 % de ses recettes budgétaires et 80 % de ses exportations, selon les données de 2013 citées par S&P.
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Aussi, l’agence américaine s’attend désormais à un déficit fiscal de 1 % du PIB en 2015 contre un excédent de 6 % selon ses estimations d’octobre 2014.
La croissance du Congo-Brazzaville devrait également être sensiblement réduite durant les prochains semestres. S&P s’attend désormais à une hausse du PIB réel de 3 % en 2015, soit 350 points de base de moins que les 6,5 % annoncés il y a cinq mois. Selon les nouvelles estimations de l’agence américaine, c’est seulement en 2018 que Brazzaville devrait retrouver un taux de croissance de 6 %.
Effets modérés au Cameroun
Si Standard & Poor’s a maintenu la note du Cameroun voisin, l’agence anticipe néanmoins une détérioration des comptes externes du pays et de sa position fiscale, même si celle-ci devraient être plus modérée que dans le cas de la République du Congo, en raison du caractère plus diversifié de l’économie camerounaise – le pétrole ne représente que 7% du PIB nominal et 30 % des entrées fiscales.
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S&P s’attend à une dégradation du déficit fiscal (5,5 % en 2015, soit 1 point de que plus que les 4,5 % annoncés en octobre) et à un recul de 30 % des revenus du pétrole. Ce dernier devrait toutefois être compensé par une baisse des dépenses de subventions sur les produits pétroliers.
Si Standard & Poor’s s’attend à une baisse de la production pétrolière, elle considère que ce recul pourrait être en partie compensé par la hausse de l’activité industrielle que devrait entraîner la chute du coût de certains intrants tels que l’électricité.
Les géants en attente
Que la chute des cours du pétrole aient entraîné une mise à jour anticipée des notes du Cameroun et de la République du Congo ne peut que faire monter la pression en ce qui concerne les notations du Gabon et de l’Angola, dont la publication est prévue le vendredi 13 février prochain. Celle de la notation du Nigeria est en principe prévue le 20 mars prochain, soit une semaine avant les éléctions présidentielle et parlementaires…
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