Guinée équatoriale : un créneau à l’avenir garanti

Pour les secteurs en plein boom, comme l’automobile ou la construction, la couverture des risques est obligatoire. Et c’est un marché presque vierge à conquérir.

Publié le 3 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

Longtemps désorganisé, le marché assurantiel équato-guinéen se structure timidement. Alors que le pays est en pleine phase d’investissements, de construction, et qu’il compte désormais nombre d’entreprises, seules trois sociétés d’assurances sont présentes localement, qui réalisent un chiffre d’affaires global de 7 milliards de F CFA (10,7 millions d’euros). En tête, Egico, filiale du camerounais Société africaine d’assurances et de réassurances (Saar), dont le capital est détenu par la maison mère (51 %) et par des privés locaux (49 %), compte 80 % de part de marché. La camerounaise Chanas et la béninoise Africaine des assurances se partagent les 20 % restants.

Un réflexe encore loin d’être naturel

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L’assurance est pourtant devenue obligatoire, notamment contre les risques liés aux véhicules, aux marchandises à l’export et à la construction, mais peu d’Équato-Guinéens en ont acquis le réflexe, par manque de culture de l’assurance. Du côté des automobilistes, ce sont surtout les sociétés et les expatriés qui s’assurent. Concernant les importations, même si elles sont devenues légion, les commerçants rechignent encore à assurer leurs marchandises, du moins localement. Idem dans le secteur de la construction.

Alors que les chantiers se multiplient, « dans le BTP, où les accidents et les vices de construction ne sont pas à écarter, beaucoup de sociétés ne s’assurent pas, ce qui représente un risque énorme pour elles et leur personnel, explique Michel Djimadoum, directeur général d’Egico. D’autres préfèrent s’assurer en dehors du pays ; pourtant, le coût de l’assurance est moins cher ici qu’à l’étranger, et les assureurs locaux connaissent mieux le terrain. Si la réglementation était respectée, le chiffre d’affaires du secteur pourrait doubler. C’est un manque à gagner pour la filière, mais aussi pour l’État. » Le directeur d’une importante compagnie étrangère se montre quant à lui plus réservé. « Les primes sont moins chères, certes, mais le marché est récent et risqué, confie-t-il. Nous attendons qu’il se développe pour le tester et faire un choix. Il faut du temps pour changer les habitudes. »

Si les assureurs sont confiants, ils souhaitent néanmoins que l’État fasse appliquer plus strictement la réglementation et que des campagnes de sensibilisation soient développées, notamment en direction des particuliers.

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