Vos ministres sont-ils actifs sur les réseaux sociaux ?
Début avril, Paul Biya prescrivait à son gouvernement une présence accrue sur les réseaux sociaux. Il est vrai que les ministres camerounais semblent bien frileux sur Internet. Mais qu’en est-il des autres pays francophones ? Jeune Afrique a passé au crible la présence numérique de 675 ministres dans 22 pays. Et ce n’est pas forcément glorieux.
Publié le 21 avril 2016 Lecture : 2 minutes.
Difficile d’imaginer, alors que Facebook et Twitter sont devenus des outils familiers de tant d’Africains sur le continent, que les gouvernements puissent se passer des réseaux sociaux. Et pourtant.
Si Paul Biya, qui est lui-même présent sur Facebook et Twitter, a ressenti le besoin d’inciter ses ministres à le suivre sur la voie numérique, c’est que, pour le moment, ceux-ci ne brillent pas par leur engagement numérique.
Selon notre décompte, seuls six ministres camerounais disposent d’une page Facebook à leur nom, permettant aux Camerounais d’aimer celle-ci et de suivre leurs actualités. Et deux d’entre eux seulement sont présents sur Twitter, ce qui n’est pas le cas du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary (puisque nous n’avons pas pris en compte les comptes des ministères mais uniquement ceux reliés au nom du ministre). Il laisse même le champ libre à un compte parodique, dont le dernier tweet évoque l’album de Kanye West.
Un manque de volonté politique ?
Est-ce un mal camerounais ? Pas uniquement (voir le classement complet des gouvernements connectés, pays par pays, en fin d’article). Sur les 675 ministres et ministres délégués des 22 pays d’Afrique francophone que nous avons analysés, seuls 196 disposent d’une page Facebook et 129 sont présents sur Twitter. Des chiffres faibles, d’autant que bon nombre de ces pages n’ont pas une activité régulière, ce qui dénotent souvent un manque de volonté politique.
Ainsi, au Rwanda, dans le sillage d’un Paul Kagame dont l’attirance pour les réseaux sociaux n’est pas un secret, la totalité des 21 ministres sont présents sur Twitter. Même chose du côté du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, cette fois sur Facebook, où les gouvernements ont tenté d’accentuer leur présence numérique, avec succès, même si les Premiers ministres Daniel Kablan Duncan et Mahammad Boun Abdallah Dionne ne sont pas forcément des exemples à suivre.
>> Retrouvez ci-dessous les gouvernements actuels, classés du plus connecté (143,81 points selon nos critères) au moins connecté (3,33). Cliquez sur les pays pour faire apparaître les scores et cliquez ici si vous nous consultez depuis notre application, pour une meilleure expérience.
*Pour établir ce classement, nous avons attribué à chaque gouvernement un nombre de points. Ils correspondent à l’addition des pourcentages des ministres présents sur Facebook et sur Twitter. S’y ajoutent quatre bonus possibles, si le Premier ministre est lui-même actif sur Facebook et/ou sur Twitter et si le gouvernement dispose de comptes dédiés sur l’un et/ou l’autre des réseaux. Des erreurs ont pu se glisser dans nos relevés, et des comptes nous échapper, notamment si un membre d’un gouvernement utilise un pseudonyme.
Le classement complet :