Akissi-Delta, cité de la joie

À une trentaine de kilomètres d’Abidjan, un nouveau lotissement voit le jour sur un ancien champ de cocotiers. Un modèle d’urbanisme « social »… pour la classe moyenne aisée. À une dizaine de kilomètres de Grand Bassam et plus d’une trentaine d’Abidjan, la Cité Akissi-Delta – du nom de la célèbre actrice et productrice ivoirienne de séries télévisées – prend corps.

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Publié le 29 novembre 2011 Lecture : 3 minutes.

En 2008, Proxim Finances Construction, une entreprise de promotion immobilière, a acheté l’espace, et la cité a commencé à sortir de terre. Coût de l’opération : 1,3 milliard de F CFA (2 millions d’euros). « Le programme est divisé en deux tranches, explique Benson Yed, directeur général de Proxim Finances Construction. La première, de cinquante logements, est achevée à 80 % et sera livrée au plus tard en mars. La deuxième tranche, de cinquante autres logements, commencera aussitôt et sera livrée au premier trimestre 2013. »

Privilégiés

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La Sicogi en programmes

Il y a longtemps que la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (Sicogi) a appris à se passer du financement de l’État. Grâce à un prêt de 27 milliards de F CFA (41 millions d’euros) de China Exim Bank, elle pourra livrer, fin 2011, la première tranche de logements sociaux du programme Concorde (au nord d’Abidjan), soit 400 maisons (sur 2 690), vendues entre 10 et 22 millions de F CFA l’unité. D’autres fonds récoltés auprès de banques privées ivoiriennes et africaines lui ont permis de relancer le programme Jules-Ferry, à San Pedro (Sud-Ouest), dont 380 logements sociaux doivent être livrés d’ici à 2013. Enfin, du côté de l’immobilier de standing, la Sicogi boucle la première tranche du programme Espérance, sur la route de Bingerville, à l’est d’Abidjan, financé par la Banque Atlantique Côte d’Ivoire : 50 maisons (sur 150), dont les prix varient de 50 à 100 millions de F CFA, seront livrées au premier semestre 2012.

Petite particularité : « L’alimentation en eau sera assurée par une station de traitement pour l’eau potable, et par une station d’épuration pour celle destinée aux travaux ménagers », indique Benson Yed. Les acquéreurs des cent maisons de 400 m2 de la Cité Akissi-Delta – dont le promoteur estime qu’elles sont « modestes » – seront donc privilégiés par rapport aux habitants d’Abidjan, victimes des délestages réguliers opérés par la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire (Sodeci, qui a le monopole de la distribution d’eau courante dans la métropole). Ce privilège a un prix. Les acheteurs devront en effet débourser entre 15 millions de F CFA, pour un trois-pièces, et 22 millions, pour un cinq-pièces. Logements « modestes » ? Assurément, puisque dans le quartier chic des Deux-Plateaux (à Abidjan), Proxim Finances Construction vend des appartements de même superficie pour 35 à 40 millions de F CFA – des prix relativement élevés qui ne découragent guère les candidats à la course au logement dans la capitale économique.

Court terme

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De fait, en Côte d’Ivoire comme dans beaucoup d’autres pays, la demande de logements est plus forte que l’offre. « D’après nos estimations, les besoins se sont accumulés dans le temps pour atteindre environ 400 000 logements, révèle Nialé Kaba, ministre de la Promotion du logement. Ces besoins augmentent à un rythme de 40 000 logements par an, qui se répartissent à parts égales entre Abidjan et l’intérieur du pays. »

Les promoteurs immobiliers n’ont donc pas besoin de nombreux agents commerciaux pour vendre des maisons payées, pour certaines, avant même d’avoir été bâties. À Abidjan, les opérateurs optent presque tous pour la même stratégie : leurs clients ouvrent un compte dans une banque partenaire, souscrivent à l’opération immobilière, s’acquittent du quart du prix de vente et contractent un prêt auprès de leur établissement financier, qui verse directement la somme due au promoteur selon un échéancier arrêté d’un commun accord. Tant et si bien que, généralement, la fin du paiement et celle des travaux interviennent en même temps. Un système bien huilé et un gage à court terme, qui empêchent malheureusement les nombreuses personnes aux revenus modestes d’avoir accès à des logements dignes de ce nom.

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