Jacob Zuma à Téhéran pour booster le commerce entre l’Iran et l’Afrique du Sud
Le président sud-africain est arrivé le dimanche 24 avril en Iran afin de renforcer les liens économiques et commerciaux entre les deux pays. Jacob Zuma espère voir les échanges entre l’Iran et l’Afrique du Sud atteindre 1 milliard de dollars d’ici 2020, contre une vingtaine de millions l’an dernier.
Le chef de l’État sud-africain Jacob Zuma s’est rendu en Iran pour une visite de deux jours, accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires et de ministres. C’est la première visite en Iran d’un président sud-africain en exercice depuis la chute du Shah en 1979. Nelson Mandela s’était rendu à Téhéran à deux reprises, en 1992, deux ans avant son accession à la présidence, et au second semestre 1999, quelques mois après la fin de son mandat. Le défunt président sud-africain avait toutefois accueilli à Durban, en septembre, 1998, Mohammad Khatami, alors président de l’Iran.
Renforcer les échanges commerciaux
Selon la presse iranienne, huit protocoles d’accord ont été signés entre l’Iran et l’Afrique du Sud lors de cette visite, qui intervient après la levée des sanctions internationales contre la république islamique.
Ces partenariats couvrent un très large éventail de secteurs : la recherche et le développement dans l’industrie pétrolière, le commerce, l’industrie, les investissements, l’agriculture et les ressources en eau.
Dans son intervention, le président Jacob Zuma a regretté le très faible niveau des échanges commerciaux entre l’Afrique du Sud et l’Iran : ils sont estimés à 358 millions de rands (environ 22 millions d’euros). Un volume qui, selon Jacob Zuma, ne « reflète pas les capacités optimales des deux économies ». À titre d’exemple, les échanges commerciaux entre l’Afrique du Sud et les Émirats arabes unis, dont le PIB (400 milliards de dollars) est proche de celui de l’Iran, atteignent 3 milliards de dollars par an. Au milieu des années 2000, avant le durcissement des sanctions contre l’Iran, les exportations pétrolières du pays vers l’Afrique du Sud dépassaient 20 milliards de dollars.
Dans son intervention, reprise par la presse iranienne, le président sud-africain a annoncé l’objectif des deux pays d’ « augmenter les échanges commerciaux non-pétroliers à un milliard de dollars d’ici 2020».
Parmi les projets d’investissement évoqués durant cette rencontre, figurent le plan du géant sud-africain des télécommunications MTN, actionnaire à 49 % du deuxième plus gros opérateur iranien IranCell, de relancer ses activités dans le pays.
Par ailleurs, l’Afrique du Sud envisage de construire une raffinerie afin de traiter le pétrole brut iranien et réduire les importations de produits raffinés, tandis que le président iranien a évoqué le projet d’une liaison aérienne directe entre Téhéran et Johannesburg afin de favoriser le tourisme.
Les médias iraniens indiquent que dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les deux chefs d’État ont également appelé au renforcement de la coopération dans le domaine du renseignement.
Des relations diplomatiques de longue date
Lors de sa visite, Jacob Zuma a remercié l’Iran pour son rôle particulier dans la lutte contre le régime d’apartheid. Il affirmé que « les Sud-africains ont été inspirés par la révolution de 1979 qui a montré que l’émancipation était possible ». De son côté, le président iranien, Hassan Rohani, a ajouté que Nelson Mandela, décédé en 2013 à l’âge de 95 ans, était « révéré » en Iran de la même manière qu’en Afrique du Sud.
Dès son avènement, la République islamique a rompu tout lien officiel avec le régime ségrégationniste de l’Afrique du Sud. À la fin des années 1990, l’Afrique du Sud a insisté pour resserrer les liens avec son partenaire iranien, tant pour faciliter ses importations pétrolières que pour démontrer sa capacité à défier les pressions américaines exercées sur l’Iran. Les deux pays ont ainsi signé un accord bilatéral d’investissement en 1997.
La visite de Jacob Zuma à Téhéran est en lien direct avec la levée des sanctions contre l’Iran, suite à un accord international sur le programme nucléaire obtenu en janvier dernier. Le pays entend à présent retrouver sa place d’exportateur auprès d’une des premières puissances économiques d’Afrique.
D’après Reuters, Hassan Rohani a déclaré que suite aux « accords nucléaires et la fin des sanctions contre l’Iran, il y a une rude compétition entre les pays européens et asiatiques pour des accords de coopération avec l’Iran, mais nous n’oublierons jamais nos amis intimes de l’époque des sanctions ».
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