Atlas Mara annonce ses premiers profits et s’exprime sur Barclays Africa
Le holding bancaire Atlas Mara annonce un résultat net de 11,3 millions de dollars, contre une perte pro-forma de 47,8 millions en 2014. Il évoque aussi une possible combinaison avec le consortium qui tente de racheter Barclays Africa.
Atlas Mara sort du silence : le holding bancaire fondé fin 2013 par l’ entrepreneur anglo-ougandais Ashish Thakkar et le financier britannique Bob Diamond s’est exprimé sur l’intérêt manifesté par ses deux fondateurs, alliés au capital-investisseur Carlyle, pour la reprise de Barclays Africa.
« En réponse aux récents articles de presse évoquant un intérêt pour l’achat de la participation de 62,3% de Barclays Plc dans Barclays Africa Limited, Atlas Mara reconnaît être en discussion avec un consortium d’investisseurs qui étudie l’acquisition de la participation de Barclays dans Barclays Africa et une combinaison potentielle d’Atlas Mara avec Barclays Africa. Les membres du consortium comprennent Atlas Merchant Capital, fondé par Bob Diamond, et Mara Group, fondé par Ashish J. Thakkar », a souligné le holding, qui acquis depuis sa création des parts majoritaires dans le groupe bancaire d’Afrique australe BancABC ainsi que dans Finance Bank of Zambia et dans les institutions rwandaises Banque populaire du Rwanda et BRD Commercial Bank, ainsi qu’une participation minoritaire (31,15%) dans Union Bank of Nigeria.
Le conseil d’administration annonce soutenir cette combinaison éventuelle « en raison de l’impact positif attendu sur l’accélération de la stratégie d’Atlas Mara de construire l’une des principales institutions financières subsaharienne ». Depuis l’acquisition rapide de BancABC, Atlas Mara connaît en effet des difficultés pour parvenir à son objectif initial de construire rapidement un groupe présent dans une quinzaine de pays représentant 80 % de l’espace bancaire subsaharien. Au Nigeria, le groupe ne possède qu’une part minoritaire d’Union Bank of Nigeria, alors que sa volonté a toujours été de contrôler le capital de ses filiales bancaires afin de mettre en place une stratégie transversale. Le groupe est absent du Kenya ainsi que des grands marchés d’Afrique subsaharienne francophone.
Cours de bourse divisé par 2,5
Atlas Mara ne dispose toutefois plus des moyens nécessaires à une acquisition de taille importante, et son cours de bourse, divisé par 2,5 depuis son introduction à la Bourse de Londres, ne lui permet pas d’envisager une nouvelle levée de fonds significative. Bob Diamond et Ashish Thakkar semblent donc avoir choisi d’autres véhicules pour investir dans Barclays Africa.
Cette mise à l’écart d’Atlas Mara pourrait être mal vécue par les investisseurs d’Atlas Mara, déjà refroidis par la déconfiture boursière de leur investissement. L’annonce d’un rapprochement possible avec le consortium qui reprendrait les parts de Barclays pourrait toutefois leur faire espérer une porte de sortie acceptable.
Pour leur remonter le moral, Atlas Mara a annoncé ses premiers profits : un résultat avant impôts de 19,2 millions de dollars contre une perte avant impôts de 58 millions en 2014. Le résultat net a atteint 11,3 millions (contre une perte de 47,8 millions en 2014). Le holding a mis en avant une croissance de +27,8 % de ses revenus nets d’intérêts et de +27,4 % de ses revenus de commissions. Les prêts ont progressé de +15,2 % (à taux de change constant) et les dépôts de +11,5 %. La performance financière a toutefois été affectée par la baisse de -43,7 % des profits tirés de son investissement dans Union Bank of Nigeria (20,3 millions de revenus contre 36 millions en 2014).
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