Soudan du Sud : Riek Machar, de retour à Juba, a prêté serment comme vice-président

Mardi, Riek Machar a prêté serment en tant que vice-président du Soudan du Sud. Cela faisait plus d’une semaine qu’il repoussait son retour à Juba. L’ancien chef rebelle a appelé à « l’unité » et à la « réconciliation » pour mettre fin à plus de deux ans de guerre civile.

Riek Machar, le chef de l’ex-rébellion sud-soudanaise, à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, le 13 février 2016. © Mulugeta Ayene/AP/SIPA

Riek Machar, le chef de l’ex-rébellion sud-soudanaise, à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, le 13 février 2016. © Mulugeta Ayene/AP/SIPA

Publié le 26 avril 2016 Lecture : 2 minutes.

Riek Machar est arrivé, mardi 26 avril, à Juba, où il a pris ses fonctions de vice-président dans le cadre de l’accord de paix signé en août 2015. Il a estimé, lors de son arrivée, qu’il était du devoir des dirigeants sud-soudanais de « rassembler (leur) peuple » pour qu’il puisse « guérir de ses blessures ».

Accueilli par des ministres et des diplomates à sa descente d’avion, il s’est ensuite rendu dans la foulée au palais présidentiel pour prêter serment, devant de hauts responsables de l’Union africaine (UA) et l’ancien chef d’État botswanais Festus Mogae, qui préside la Commission de surveillance et d’évaluation (JMEC) de l’accord de paix signé le 26 août 2015.

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« Je suis pleinement engagé dans la mise en œuvre de cet accord, afin que le processus de réconciliation et de guérison commence aussi vite que possible, pour que les gens puissent avoir foi dans le pays pour lequel ils se sont battus pendant si longtemps », a-t-il déclaré en prêtant serment.

« Je suis très heureux d’accueillir et recevoir mon frère Riek Machar (…) et je n’ai aucun doute que son retour à Juba marquera la fin de la guerre », a déclaré le président Salva Kiir, en appelant les Sud-Soudanais à œuvrer à la paix et s’excusant auprès de la communauté internationale pour les retards pris par le processus de paix.

L’ONU réclame la « formation rapide d’un gouvernement »

M. Machar était initialement attendu le 18 avril à Juba, où il doit maintenant former un gouvernement de transition avec M. Kiir, conformément à l’accord de paix.

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Dès la prestation de serment effectuée, le conseil de sécurité de l’ONU et son secrétaire général Ban Ki-moon ont réclamé la formation d’un gouvernement d’union nationale.

« Le Conseil de sécurité demande fermement à toutes les parties de former rapidement le gouvernement de transition et d’appliquer pleinement l’accord de paix conclu en août 2015 entre les partisans du président Salva Kiir et les rebelles », a déclaré son président, l’ambassadeur chinois Liu Jieyi. « Il reste beaucoup de travail à faire pour ramener la paix et la stabilité dans le pays », a-t-il ajouté.

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Les 15 pays membres exigent aussi que « les belligérants respectent le droit humanitaire international, facilitent la livraison des secours à la population et accordent la liberté de mouvement à la mission de l’ONU sur place ».

Une « nouvelle étape »

Quelques heures plus tôt, Ban Ki-moon avait réclamé lui aussi « la formation immédiate du gouvernement d’union nationale » au Soudan du Sud. « Le retour à Juba et l’investiture de Riek Machar comme vice-président marquent une nouvelle étape dans l’application de l’accord de paix », avait souligné le secrétaire général de l’ONU dans un communiqué.

Il avait également invité le Conseil de sécurité à coopérer avec l’Union africaine et avec l’organisation régionale IGAD afin de mobiliser tout le soutien nécessaire en faveur du processus de paix.

Devant le Conseil réuni en consultations, le patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous a estimé de son côté que le retour de Riek Machar devait permettre de commencer véritablement la transition dans un pays ravagé par la guerre civile depuis deux ans et demi.

« Ce retour plusieurs fois reporté doit ouvrir un chapitre nouveau pour le pays, a affirmé M. Ladsous. Il est essentiel que les parties saisissent cette opportunité pour montrer véritablement leur détermination à faire avancer le processus de paix ».

« Les deux camps devront notamment mettre en place des arrangements transitoires de sécurité », a-t-il expliqué.

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