Guinée : la plume et la mine aux « 72 heures du livre » de Conakry
Comme son nom ne l’indique pas, le salon annuel du livre de Conakry, dure généralement beaucoup plus que 72 heures…. Et cette 8e édition, qui s’est ouverte le 23 avril (journée mondiale du Livre), n’échappe pas à la règle. Au programme : des livres, des éditeurs, mais aussi l’industrie minière.
Comme chaque année, le Centre culturel français, où se déroule chaque année l’événement, est devenu le temps de quelques jours le centre névralgique de la capitale guinéenne. Y convergent des étudiants, lecteurs ou simples badauds, venus découvrir des stands d’éditeurs et des auteurs venus des quatre coins du continent et plus particulièrement du Congo, pays invité d’honneur de cette édition.
Mais les « 72 heures du livres de Conakry » sont aussi devenues, au fil du temps et des éditions, un événement politico-médiatique, où se pressent ministres, hommes politiques de tous bords, artistes et journalistes. Un passage obligé pour qui veut « voir » et veut « être vu ». Inauguré en grande pompe samedi par le Premier ministre Mamady Youla, par l’Ambassadeur de France, Bertrand Cochery, et son initiateur (Sansy Kaba Diakité, directeur des éditions de L’Harmattan Guinée), le salon a ensuite reçu la visite de nombreux ministres du gouvernement, venus notamment animer quelques conférences.
Le thème de cette nouvelle édition : « Livre, mines, énergie et développement communautaire ». L’occasion de découvrir des entreprises majeures du secteur, mais aussi une ville minière stratégique du pays, Boké, où se rendra le 27 et 28 avril, une grande partie des délégations d’auteurs, d’éditeurs et autres invités. Située au nord-est de la ville, la région de Boké abrite de nombreux sites de Bauxite déjà en exploitation mais aussi de nombreux projets d’exploitation en cours de développement , et conduits entre autres par Emirates Global Aluminium ainsi que par les Chinois de Henan International Mining et de China Power Investment.
Vendre la destination Guinée aux potentiels investisseurs, et dans tous les domaines, même les moins « littéraires », tel semble être le credo des organisateurs cette année. L’Ambassadeur de France allant jusqu’à expliquer que le thème des mines – après celui de l’environnement l’an passé – est « la preuve de l’universalité du livre ». Un mélange des genres, assumé donc, pour cette année qui fait figure de galop d’essai, avant une édition 2017 qui devrait gagner davantage encore en influence – Conakry ayant été nommée en juillet dernier, capitale mondiale du livre 2017 par l’Unesco. « Tout au long de cette année 2017, nous allons chercher des nouveaux écrivains partout en Guinée, sur tout le territoire afin de faire connaître leur travaux, de mettre à l’honneur la création guinéenne », a d’ores et déjà promis Lamine Capi Kamara, ancien ministre des Affaires étrangères et président du comité d’organisation des 72 heures du livre. L’invité d’honneur, l’année prochaine ? Le Sénégal.
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