Helios fait le plein

Le capital-investisseur basé à Londres gère plus de 1 milliard de dollars dans des entreprises africaines. Dans le cadre d’un consortium, il reprendra bientôt l’activité distribution de Shell.

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 8 février 2011 Lecture : 3 minutes.

Basé à Londres, fondé et dirigé par des Nigérians, Helios emploie une vingtaine de deal makers, des financiers pur jus formés dans les plus grandes écoles. Ils gèrent aujourd’hui plus de 1 milliard de dollars d’investissements dans des grandes entreprises africaines. Avec une stratégie claire : cibler des secteurs à haute valeur ajoutée, investir dans des entreprises régionales ou les reprendre majoritairement, et s’associer avec des multinationales.

Aucun besoin, selon Helios, de multiplier les investissements pour diversifier les risques, si l’on sait où investir. D’ailleurs, avec son premier fonds (Helios Investors, 304 millions de dollars), le capital-investisseur n’a fait qu’une dizaine d’opérations. Il n’en fera guère plus avec son second, dont il achève actuellement la levée (Helios Investors II, 650 millions de dollars). Mais quels investissements !

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Les plus modestes : 170 millions de dollars dans la banque kényane Equity Bank, 137 millions dans le groupe panafricain d’affichage extérieur Continental Outdoor (ex-INM Outdoor) ou, très récemment, 115 millions dans Interswitch, une société nigériane spécialisée dans la monétique. Le plus important (avant Shell) : 350 millions dans Helios Towers Africa, une société panafricaine de gestion d’antennes-relais. Dans le paysage du capital-investissement africain, Helios est le seul – avec l’égyptien Citadel Capital – à savoir monter de telles opérations, en emmenant avec lui de prestigieux investisseurs.

Car ses fondateurs et dirigeants, Tope Lawani et Babatunde Soyoye, ont de l’entregent. Les deux associés, qui se sont connus chez l’un des plus importants capital-investisseurs au monde, Texas Pacific Group, sont en effet capables de s’allier avec la fine fleur de la finance mondiale. La Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale) les suit dans leurs projets. Le philanthrope et ex-spéculateur américain George Soros mise régulièrement plusieurs dizaines de millions à leurs côtés, via sa filiale dédiée, Soros Capital Management. Une des branches britanniques de la famille Rothschild les accompagne également. « Ces investisseurs s’intéressent aux pays émergents mais ne disposent pas forcément d’équipes spécialisées sur l’Afrique, explique Tope Lawani. Helios joue ce rôle auprès d’eux. »

Rendez-vous manqué

La relation d’Helios avec l’Afrique francophone était, jusqu’au deal scellé avec Shell, l’histoire d’un rendez-vous manqué. La zone, pourtant, est résolument sur le radar panafricain de ses équipes. Pendant un temps, l’un des investisseurs professionnels de la maison, Koffi Klousseh, consacrait même l’essentiel de son temps passé chez Helios (avant d’en partir) à trouver des cibles dans la région. Une mission bien délicate quand on sait que l’investisseur mise au minimum 100 millions de dollars dans chaque deal.

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Mais s’il est une opération qui reste en travers de la gorge des financiers londoniens, c’est le rachat manqué de CFAO qui, avant de s’introduire sur la Bourse de Paris fin 2009, avait réfléchi à céder une partie de son capital à des investisseurs. Le capital-investisseur, associé aux hommes de Soros, était quasiment arrivé au bout du processus, avant que le groupe de distribution français ne choisisse l’option boursière. Mais Helios le promet, l’aventure francophone n’est que partie remise.

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