Sénégal : la production arachidière atteint 1 million de tonnes en 2015
Un million de tonnes d’arachides. C’est le volume comptabilisé en 2015. Prix rémunérateurs pour les paysans et difficultés pour les huiliers d’engranger les tonnages escomptés ont ponctué la campagne 2015-2016.
![Les exportation d’arachides vers la Chine ont été multipliées par trente. © Vincent FOURNIER/Jeune Afrique](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/01/26/arachides-sngal.jpg)
Les exportation d’arachides vers la Chine ont été multipliées par trente. © Vincent FOURNIER/Jeune Afrique
À quelques semaines de la fin officielle de la campagne de commercialisation arachidière 2015-2016, le Sénégal s’achemine, d’après les résultats finaux, vers une production de 1 050 040 tonnes, a confié à Jeune Afrique, Oumar Sané, directeur de l’Agriculture au ministère de l’Agriculture et de l’Équipement rural. Ce qui ramène légèrement à la baisse le chiffre prévisionnel de 1 200 000 tonnes précédemment annoncé par le gouvernement, et plus récemment, par la Commission nationale de suivi de la campagne.
La campagne arachidière a bénéficié d’une saison hivernale caractérisée par une bonne pluviométrie, et représente une très nette augmentation par rapport à la production décevante de 2014 (600 000 tonnes).
D’après les statistiques de la direction de l’Agriculture, les opérateurs ont, au cours de cette campagne, collecté 400 000 tonnes (soit un taux de collecte de 40 %). À titre comparatif, en 2009 et 2010, sur une production de 1 million de tonnes d’arachides, moins de 300 000 tonnes ont été collectées (soit un taux de 25%). « Au Sénégal, ces dernières années, le taux de collecte moyen tourne autour de 28 %», rappelle Oumar Sané.
Négociants chinois
L’un des faits notables de l’opération de cette année, a été la difficulté pour les principaux huiliers du pays comme Suneor, Copéol -filiale du français Avril et repreneur de Novasen-, le Complexe agroindustriel de Touba (CAIT), West African Oil (WAO), d’engranger les tonnages escomptés pour faire tourner leurs triturateurs.
Les raisons ? Des connaisseurs de la filière pointent le volume insuffisant de financements octroyés aux opérateurs collecteurs par l’unique banque agricole du pays, la Caisse nationale de crédit agricole (CNCAS). Mais aussi et surtout la préférence des producteurs à vendre leurs récoltes aux négociants étrangers, surtout chinois, arrivés sur le marché depuis quelques années et dont les prix sont jugés plus rémunérateurs. Et ce, sans compter les ventes sur le marché parallèle.
Si le prix-plancher officiel du kilogramme de l’oléagineux a été fixé à 200 F CFA (0,30 euro), il pouvait monter, bord-champ ou sur le marché, jusqu’à 250 F CFA ou 300 F CFA. À ce jour, les exportations, désormais arrêtées, se chiffrent à plus de 315 000 tonnes d’arachides. La Chine suivie du Vietnam, demeurent les principales destinations, viennent ensuite l’Indonésie, le Maroc, le Congo, l’Égypte, la Malaisie, le Mali et la Côte d’Ivoire.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Plus de jeunes et plus de femmes : pourquoi le Maroc reste le fer de lance de la bancarisation en Afrique
- Grand Inga : pourquoi le plus grand projet électrique au monde fait encore rêver le Sud global
- Code minier au Burkina Faso : ce qu’il faut retenir de la réforme surprise d’Ibrahim Traoré
- Pourquoi le chinois CNPC lève le pied au Niger
- Électricité : quand l’Algérie conseille l’Afrique de l’Ouest sur les délestages