Kosmos Energy fait une entrée remarquée à la Bourse de New York

Jusqu’à 683 millions de dollars

La société était financée depuis sa création en 2003 par deux géants du private equity, Warburg Pincus et Blackstone, qui ont injecté dans l’entreprise plus de 1 milliard de dollars en sept ans. Elle pourra désormais compter sur les marchés financiers : une bonne partie des 594 millions de dollars – au minimum – levés ces jours-ci serviront d’ailleurs à financer le programme de développement de la société pour les deux prochaines années. Une somme qui pourrait monter jusqu’à 683 millions de dollars en cas de succès. L’opération, la plus importante pour une société opérant en Afrique depuis le début de l’année, valorise Kosmos Energy à environ 6,7 milliards de dollars.

156px;" alt="" src="https://www.jeuneafrique.com/photos/013052011123158000000jubileechamp.jpg" />
Le champ de Jubilee, codécouvert en 2007 par Kosmos Energy.
© Anna Clopet

Depuis deux ans, tous les projecteurs sont braqués sur la société. Fin 2009, Exxon Mobil tente de lui racheter ses parts (environ 23 %) dans le champ de Jubilee pour 4 milliards de dollars. L’opération a échoué mi-2010, les autorités ghanéennes ayant clairement indiqué leur opposition. Quelques mois plus tard, un consortium mené par le chinois Cnooc (China National Offshore Oil Corporation) et la Compagnie pétrolière nationale ghanéenne (GNPC) lui en propose 5 milliards de dollars. L’offre est rejetée.

Convoquée dans une affaire de corruption, en conflit ouvert avec GNPC, Kosmos Energy poursuit tout de même avec ses associés (dont Anadarko et Tullow Oil) la mise en route de Jubilee. Le 28 novembre, les premières gouttes d’or noir issues de Jubilee jaillissent. La production devrait atteindre d’ici quelques mois 120 000 barils par jour. L’introduction sur le New York Stock Exchange est une étape de plus dans la transformation d’une société d’exploration en un véritable producteur pétrolier.

Nouvelle augmentation de capital

À 100 dollars le baril, le chiffre d’affaires de Kosmos Energy pourrait en effet dépasser dès la fin de l’année les 80 millions de dollars par mois. Les fonds levés en bourse vont lui permettre de financer en partie ses développements ghanéens mais aussi d’accélérer ses recherches au Cameroun, sur les blocs de Kombe-N’Sepe et de Ndian River, le long du littoral. Kosmos Energy est également actif au Maroc, en offshore profond, mais estime que les premiers forages n’interviendront pas avant 2013. D’ici là, Kosmos Energy aura rapidement de nouveaux besoins financiers.

En cas de succès de la présente opération, le pétrolier devrait du coup solliciter à nouveau la Bourse via une opération d’augmentation de capital d’une taille bien plus importante. Le marché financier ghanéen pourrait en profiter : Kosmos Energy entend également demander l’inscription de ses actions sur la bourse locale. Reste désormais à connaître les intentions de Warburg Pincus et Blackstone. Les deux capital-investisseurs, qui détiennent toujours 75 % des parts, n’ont pas vocation à rester encore très longtemps au capital.