Niger : l’opération « ville morte » peu suivie, la société civile appelle à manifester
L’opération « ville morte », organisée par le collectif « Résistance citoyenne », jeudi au Niger, n’a été que très partiellement suivie. Un « échec total » selon les autorités, mais « la lutte ne fait que commencer », rétorquent les organisateurs, qui appellent à manifester samedi.
Niamey n’avait pas grand-chose d’une ville morte, jeudi 28 avril. Alors que le collectif « Résistance citoyenne » avait appelé à la mobilisation, les banques, les marchés et autres magasins de la capitale sont restés ouverts, et les transports ont fonctionné comme à leur habitude.
« L’opération « ville morte » décrétée par le collectif « Résistance citoyenne » a été, comme il fallait s’y attendre, un fiasco total », n’a pas manqué de souligner le ministre de l’Intérieur, Mohamed Bazoum.
« Seuls ceux qui ignorent absolument tout du Niger pouvaient parler de cette « Opération ville morte » comme d’un événement à venir », a-t-il poursuivi. Et d’ajouter, sur Twitter : « Les responsables du collectif sont des hommes politiques qui n’ont jamais osé solliciter le suffrage populaire ».
Les responsables du collectif " Resistance citoyenne" sont des hommes politiques qui n'ont jamais osé solliciter le suffrage populaire.
— Mohamed Bazoum (@mohamedbazoum) April 28, 2016
« Nous sommes sûrs de la victoire finale »
Pour les organisateurs de cette journée, le tableau n’est pas si sombre. « La ville morte n’est pas un échec total et a été partiellement suivie, malgré les moyens déployés par le gouvernement », explique Ali Idrissa, qui souligne que la plupart des rassemblements sont interdits depuis trois ans.
Une manifestation organisée par « Résistance citoyenne » avait été interdite dimanche 24 avril. « La lutte ne fait que commencer, nous sommes sûrs de la victoire finale », explique un responsable du collectif à l’agence de presse chinoise Xinhua, avançant que, du fait des coupures d’électricité, la population n’a pu être suffisamment informée.
« Résistance citoyenne », qui regroupe une vingtaine d’ONG et entend dénoncer les irrégularités ayant marqué les dernières élections présidentielle et législatives, appelle désormais à une marche suivie d’un meeting, de la place Toumo à la place de la Concertation, samedi 30 avril. La manifestation a toutefois d’ores et déjà été interdite, en fin de journée vendredi 29 avril.
#Niger : la manifestation organisée samedi par le collectif "Résistance citoyenne" interdite par les autorités pic.twitter.com/Ql6s92S7Ho
— Mathieu OLIVIER (@MathieuOlivier) April 29, 2016
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