L’intégration régionale, la clef de la croissance en Afrique
L’intégration régionale de l’Afrique doit s’accélérer pour permettre au continent de peser plus sur la scène internationale. C’est ce que préconise un rapport publié lundi par l’OCDE, la Banque africaine de développement et les Nations unies.
Une plus forte intégration permettrait en effet aux pays africains de « stimuler l’économie au niveau régional, mais aussi d’attirer des investissements majeurs, ce dont manque l’Afrique aujourd’hui », explique Jean-Philippe Stijns, économiste au centre de développement de l’OCDE.
D’après lui, une telle intégration garantirait également aux pays africains plus de pouvoir de négociation lors des discussions avec leurs partenaires commerciaux. « On ne peut pas espérer une discussion d’égal à égal entre un pays comme le Malawi et un pays comme la Chine », explique Jean-Philippe Stijns.
Depuis quelques années déjà, la part des échanges de l’Afrique avec les pays émergents a en effet sensiblement augmenté, passant de 23 % à 39 %. Ces derniers s’imposent désormais comme des partenaires à part entière. En 2009, la Chine a ainsi dépassé les États-Unis, devenant le principal collaborateur commercial de l’Afrique.
Reste beaucoup à faire
L’Afrique a plutôt bien traversé la crise économique mondiale. Après s’être établie en 2010 à 4,9 %, la croissance sur le continent devrait ralentir en 2011 à 3,7 % avant de remonter à 5,8 % en 2012 sous réserve d’un retour à la normalité économique en Libye et en Côte d’Ivoire, estiment les auteurs du rapport.
Cette légère baisse de régime est en outre due aux évènements politiques en Afrique du Nord et la flambée des prix alimentaires et du pétrole.
Mais si on constate beaucoup d’avancées sur le continent, il reste encore beaucoup à faire.
Le chômage structurel reste élevé dans de nombreux pays et le continent continue de progresser plus lentement sur le front de la lutte contre la pauvreté que les autres régions en développement.
L’Afrique doit essayer d’attirer des investissements dans des secteurs plus diversifiés et à plus forte valeur ajoutée que le pétrole, qui draine aujourd’hui la plupart des flux.
Il faut « donner la priorité à la santé, à l’éducation et aux services de bases […] pour s’assurer que les personnes les plus vulnérables ne sont pas laissées pour compte », estime Pedro Conceiçao, économiste en chef au bureau régional du Pnud en Afrique. (Avec AFP)
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