Quand Bouteflika parle de diversification économique
Le chef de l’État algérien a déclaré vouloir diversifier l’économie de son pays, trop dépendante de ses hydrocarbures, lors d’une rencontre avec son ministre de l’Energie et des Mines.
L’économie algérienne doit trouver les moyens de se diversifier, et ne plus dépendre uniquement de ses hydrocarbures. C’est ce qu’a demandé le chef de l’État Abdelaziz Bouteflika, alors qu’il recevait mercredi le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi.
Pour le moment, l’économie algérienne s’appuie sur l’exploitation de ses hydrocarbures, qui lui rapporte en tout, 97% de ses devises. Le président a donc insisté sur la nécessité de trouver d’autres « sources d’approvisionnement énergétique du pays par la mise en œuvre du programme national des énergies renouvelables », comme l’a rapporté le communiqué présidentiel. Autre point évoqué par Abdelaziz Bouteflika, achever le dispositif juridique et institutionnel de la branche mines, avec l’objectif « d’impulser aussi bien la recherche que le développement de l’industrie minière du pays ».
Chaque année pendant le mois de ramadan, le président algérien rencontre chacun de ses ministres afin d’évoquer avec eux les dossiers essentiels. Mardi, c’était au tour du ministre des Finances Karim Djoudi d’être reçu par le chef de l’État, pour discuter de la réforme du secteur bancaire, mais également des mesures censées renforcer les investissements. Abdelaziz Bouteflika a par ailleurs demandé à son ministre « un suivi rigoureux de la mise en oeuvre de la politique nationale en matière financière, de manière à assurer un financement approprié de l’ensemble des actions inscrites dans le programme quinquennal 2010-2014 ».
Réforme de la Constitution
La croissance, de 6% en 2010, a chuté par rapport à l’année précédente où elle culminait à 9,3%, selon des chiffres rendus publics mardi. La priorité pour le chef de l’État est donc aujourd’hui de relancer l’économie afin de tenter d’endiguer le chômage, qui touche actuellement 20% des jeunes selon les chiffres du FMI, sans compter le nombre d’employés qui s’estiment sous-payés. Ils avaient exprimé leur mécontentement par une série de manifestations et de grèves régulières, forçant le gouvernement à leur accorder des hausses salariales.
Les manifestants en avaient aussi profité pour demander une plus grande démocratisation de la vie politique. Le 15 avril, le président avait donc répondu par un discours annonçant des réformes politiques et une révision de la Constitution. Pendant un mois, le président du Sénat Abdelkader Bensalah avait été chargé de mener des discussions avec diverses personnalités et partis politiques. Achevées le 21 juin, ces consultations ont fait l’objet d’un dossier, actuellement rendu à la présidence pour examen et consultation.
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