Le pétrole a pu quitter Port Soudan
Un chargement de pétrole venant du Soudan du Sud et bloqué à Port Soudan par le gouvernement de Khartoum a finalement été autorisé à quitter le port, a annoncé samedi le ministre sud-soudanais du pétrole, Garang Diing.
« Nous avons négocié avec Khartoum et finalement, vendredi, la cargaison de pétrole a pu quitter le port vers sa destination », a déclaré M. Diing à l’AFP.
Vendredi, Khartoum avait confirmé que le chargement de 600.000 barils de pétrole provenant du Soudan du Sud avaient bien été bloqués à Port Soudan, Juba ayant refusé de payer les taxes douanières.
La question du partage des revenus du pétrole est un enjeu essentiel entre le Soudan du Sud, indépendant depuis le 9 juillet et qui dispose de la majeure partie des réserves d’or noir, et le Soudan, où se trouvent les infrastructures de transport et la seule porte de sortie sur la mer, Port Soudan.
Négociations au point mort
Juba accuse Khartoum de vouloir saboter sa toute nouvelle économie en imposant des frais de transit et de douane exorbitants.
« Actuellement les négociations sur le pétrole sont au point mort (…) parce que le NCP (Parti du congrès national, au pouvoir à Khartoum) exige ce qu’ils appellent des arrangements financiers de transition, ce qui revient à demander que l’on partage la richesse », a expliqué M. Diing.
« Nous sommes prêts à aider Khartoum a récupérer de ses pertes économiques (… Mais le gouvernement soudanais) nous demande de payer 32 dollars par baril du champ de pétrole jusqu’à Port Soudan. Nous disons que c’est trop élevé », a-t-il ajouté.
98% des revenus liés au pétrole
Selon lui, malgré les efforts de la communauté africaine pour rapprocher les positions des deux pays, il semble peu vraisemblable que les négociations aboutissent d’ici fin septembre.
Le sujet est crucial: 98% des revenus du Soudan du Sud et 60% de ceux du Soudan sont liés au pétrole. Et la partition a fait perdre à Khartoum environ 36% de ses revenus pétroliers.
Quelques semaines avant la sécession du Sud, le président soudanais Omar el-Béchir avait menacé Juba de ne pas autoriser le pétrole sud-soudanais à utiliser ses infrastructures pétrolières (oléoducs, raffinerie et port), si aucun accord n’était signé avant la création du nouvel Etat.
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