Internet : la conservation des espèces peut aussi s’apprendre grâce aux MOOC

Les étudiants en sciences de l’environnement ont tout intérêt à aimer les acronymes : MOOC, COS, ECTS… Ces derniers peuvent représenter un formidable potentiel pour leur avenir.

L’enregistrement d’un MOOC à l’Université de Pennsylvanie, en 2013. © Matt Rourke/AP/SIPA

L’enregistrement d’un MOOC à l’Université de Pennsylvanie, en 2013. © Matt Rourke/AP/SIPA

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  • Geoffroy Mauvais

    Geoffroy Mauvais est vétérinaire, en charge du programme Aires protégées d’Afrique & conservation de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) – www.papaco.org

Publié le 24 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Les MOOC, cours ouverts à tous et en ligne (Massive Open Online Course), sont certainement déjà connus des étudiants. Encore que les Africains qui s’y adonnent restent rares. Ils représentent moins de 5 % des utilisateurs de la plus grosse plateforme mondiale, Coursera. Cela n’est finalement que le reflet d’une triste réalité : le taux d’accès à l’enseignement supérieur en Afrique est inférieur à 10 %, contre 75 % en Europe.

Ces cours en ligne permettent pourtant d’accéder aux meilleures ressources – comme aux pires certainement, tout est affaire de sélection – et plusieurs milliers d’entre eux sont désormais disponibles sur internet. Proposés notamment par les plus grandes universités, ils parlent de tout et de rien, mais aussi de nature, de conservation des espèces ou de développement durable.

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Grâce à eux, chacun a enfin les mêmes chances d’accès à une formation, même auprès d’établissement jusqu’ici hors de portée du fait de leur coût et de la rareté des places.

Pas de sélection, chacun peut faire ses preuves

Certes, ces cours en ligne sont plus rares en français, mais l’offre s’étoffe progressivement. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a lancé un MOOC sur la gestion des aires protégées, en ligne depuis le 1er avril. Ce cours a été développé avec l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), une des principales « usines à MOOC » en Europe.

En sept modules en ligne, il permet de comprendre les enjeux de la gestion des parcs et leur contribution à la conservation des espèces en Afrique. Accessible à la demande, et après un examen final surveillé, il permet d’acquérir 2 crédits ECTS (European Credit Transfer and Accumulation System) qui peuvent ensuite être valorisés pour obtenir un diplôme.

Certes, ces cours en ligne sont plus rares en français, mais l’offre s’étoffe progressivement.

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Là est la vraie nouveauté. Les diplômes sont en général réservés à ceux qui ont déjà un minimum académique. Dans le cas des MOOC, il n’y a pas de sélection préalable et c’est finalement à chacun de faire ses preuves. Mais si les étudiants ont soif de savoir, ils ont aussi besoin de reconnaissance et la réflexion s’engage sur la possibilité de développer des COS, des certificats de cours en ligne (Certificate of Open Studies), qui seraient créés en parallèle des certificats déjà en place.

Ces COS seraient accessibles en suivant différents MOOC jusqu’à atteindre le nombre de crédits requis, approximativement 15 à 30.

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Une solution pour l’Afrique

Cela représenterait une évolution majeure, permettant aux étudiants, où qu’ils résident, d’accéder à un diplôme décerné par l’école de leur choix. Pour l’Afrique, c’est la solution au manque d’infrastructures et d’enseignants mais aussi pour les universités du continent une formidable opportunité d’entrer dans le champ ouvert et compétitif de la formation désormais mondialisée.

À plus long terme, il n’est pas exclu que se développent des MOS, Masters de cours en ligne (Master of Open Studies), qui viendront ouvrir l’espace des grades universitaires existants. Cela nécessitera cependant encore des évolutions au sein du monde académique et devra prendre encore pas mal de temps. L’Afrique pourrait s’engager sur ce terrain encore peu défriché si quelques universités osent se lancer. Patience donc, le train est en marche.

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