Les indicateurs passent au vert

Une gestion des finances plus stricte et l’allègement, l’an dernier, de plus de la moitié de sa dette extérieure ont donné au Congo les moyens de s’engager sur la voie d’un développement durable. La tendance se confirme pour 2011.

Publié le 31 août 2011 Lecture : 3 minutes.

Le rapport publié en juin par le Comité monétaire et financier national du Congo auprès de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) souligne que l’effort engagé par le pays pour consolider la situation macroéconomique commence à porter ses fruits et est « susceptible d’impulser une croissance vigoureuse et durable qui pourrait faire reculer la pauvreté ». 

Avec un taux de croissance de 6,7 % en 2009, de 9,5 % en 2010 et, selon les projections, de 6,7 % en 2011, le Congo se démarque en effet de l’ensemble de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), dont le taux de croissance moyen s’est établi à 4,2 % en 2010 (contre 1,8 % en 2009) et est attendu à 5,2 % en 2011. Une belle performance également comparée à la croissance moyenne de l’Afrique subsaharienne (4,9 % en 2010 et 5,5 %, selon les prévisions, en 2011).

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Hyperactivité

Plusieurs facteurs expliquent ces bons résultats. À commencer par une production record de près de 115 millions de barils de pétrole en 2010. Premier poste d’exportation du pays, l’exploitation pétrolière assure 85 % des recettes de l’État. Dans son sillage, la production de gaz a augmenté de 47 %. Les hydrocarbures partagent donc désormais le rôle de locomotive de l’économie avec le secteur du BTP. Dopé par les chantiers d’infrastructures, ce dernier a enregistré un taux de croissance de 12,5 % en 2010 (contre près de 10 % en 2009).

Les autres secteurs affichent également une hausse de leurs activités, notamment celui du bois et des industries manufacturières (+ 11,5 % en 2009). Quant aux investissements publics et privés, en hausse de 4,9 %, ils ont contribué à hauteur de 2,9 % à la croissance en 2010. Enfin, l’inflation a poursuivi sa décélération pour s’établir en moyenne annuelle à 1,2 % en 2010 (contre 2,8 % en 2009), une évolution qui, selon la Beac, est « essentiellement liée à la relative amélioration du trafic ferroviaire et de la fourniture en énergie ».

Bouffée d’oxygène

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Alors que sa dette extérieure représentait plus de la moitié du PIB, l’atteinte par le Congo, fin janvier 2010, du point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), assortie d’un allègement de près de 100 milliards de F CFA (152,5 millions d’euros) octroyé par la Banque mondiale, a permis de réduire de moitié l’encours de la dette multilatérale. Quant au Club de Paris, il a annulé plus de 95 % de la créance du pays (qui s’élevait à 1 258 milliards de F CFA).

Conséquence d’une gestion plus rigoureuse des finances publiques, le solde budgétaire s’est nettement amélioré. De 5,4 % en 2009, il est passé à 13,9 % du PIB en 2010 et devrait s’afficher à 16,5 % en 2011.

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Malgré ces bons résultats, les fragilités persistent. La croissance du pays et son solde budgétaire sont encore trop dépendants des activités pétrolières et minières, dont la part dans le PIB est de plus de 56 %. La prévision de croissance pour 2011 a ainsi été révisée de 9,1 % à 6,7 % par la Beac du seul fait de la baisse projetée de la production pétrolière (liée à des aléas techniques et au déclin de la production du champ de Moho Bilondo).

En outre, le pays continue d’accuser un retard important par rapport aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), notamment en matière sanitaire, avec des niveaux élevés de mortalité maternelle et infantile et un accès encore faible à l’électricité et à l’eau potable. Le taux de chômage est important, surtout parmi les jeunes (35 % selon les dernières statistiques de l’Office national de l’emploi et de la main-d’œuvre). La diversification de l’économie reste un enjeu crucial pour élever le niveau de vie de la population et installer une croissance durable. 

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