Maroc : la démission de Mohamed Boudrika de la Fédération royale de football provoque un tollé
Président du Raja de Casablanca et vice-président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Mohamed Boudrika vient une nouvelle fois de démissionner. Sauf que, cette fois-ci, il est allé très loin dans ses accusations, qui risquent de se retourner contre lui.
Clientélisme, charlatanisme, partialité dans l’arbitrage… Le président du Raja de Casablanca n’a pas mâché ses mots contre la Fédération royale marocaine de football (FRMF) dans une sortie médiatique tonitruante, le 1er mai, relayée par plusieurs médias nationaux. Et pour couronner le tout, Mohamed Boudrika a annoncé sa démission de l’instance fédérale dont il est le premier vice-président.
La cause de sa colère, selon ses propres propos : les arbitres auraient favorisé l’éternel rival du Raja, le Wydad de Casablanca (bien parti pour un nouveau sacre en tant que champion du Maroc), mais surtout la Fédération aurait laissé fuiter à la presse le contrat d’un joueur nigérian du Raja, qui contiendrait des clauses illégales.
La justice saisie
Avec ces accusations, Mohamed Boudrika s’est mis à dos toute la fédération qui a décidé de saisir la justice. Le 2 mai, à l’issue d’une réunion-marathon de la Commission d’éthique et du fair play de la FRMF, celle-ci a chargé son avocat de lancer une procédure judiciaire.
Si officiellement, l’enquête a pour objet de vérifier les accusations du président du Raja, elle risque de se transformer en plainte contre ce dernier. « Il sera impossible à Boudrika de prouver la véracité de ses accusations et il va devoir assumer la responsabilité de ses propos diffamatoires », nous confie une source proche de la FRMF. Quant à sa démission de la fédération, le bureau fédéral a décidé de reporter l’examen de cette demande à l’issue de la procédure judiciaire.
Démissionnaire en série
Il se murmure déjà que Faouzi Lakjaâ, président de la FRMF, est tout à fait disposé à accepter la démission de son vice-président. Et pour cause, Boudrika n’a eu de cesse de mettre la mettre dans la balance, tant pour son poste à la fédération que pour la présidence de son club. Selon la presse spécialisée, Mohamed Boudrika en est à sa deuxième démission de la FRMF et à la septième de la tête du Raja de Casablanca. Mais cette fois-ci semble être la bonne !
Un signe qui ne trompe pas : Boudrika s’est non seulement attiré les foudres de ses collègues de la fédération et de la Ligue professionnelle du football, mais aussi des responsables sécuritaires du royaume.
Affrontements meurtriers
Selon le360.ma, le président rajaoui s’est fait tancer, au téléphone, par le ministère de l’Intérieur et par le wali de Casablanca. Ces derniers lui auraient reproché ses propos irresponsables susceptibles d’alimenter la violence dans les stades.
En effet, le Maroc et Casablanca, en particulier, sont toujours sous le choc des événements du 19 mars où trois personnes ont trouvé la mort durant un match opposant le Raja au Chabab Rif d’El Hoceima. Un scénario que les autorités redoutent de voir se reproduire, le 8 mai, lors du classico marocain opposant le Raja au Wydad. Une rencontre qui se jouera d’ailleurs à huis clos au stade de Tanger.
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