JO 2016 à Rio : sans le Kenya, combien de médailles pour l’Afrique ?

Le 12 mai, l’Agence mondiale anti-dopage (AMA) doit se réunir pour discuter du cas du Kenya, soupçonné de laxisme dans la lutte contre la tricherie dans le sport. Si la menace d’une interdiction de participer aux Jeux olympiques 2016 semble s’être éloignée, depuis que le président Kenyatta a promulgué une nouvelle loi contre le dopage, la date est d’importance. Voici pourquoi, en infographies.

Pour Ezekiel Kemboi comme pour le reste de la délégation kényane, les Jeux de Rio ont été difficiles à vivre. © David J. Phillip/AP/SIPA

Pour Ezekiel Kemboi comme pour le reste de la délégation kényane, les Jeux de Rio ont été difficiles à vivre. © David J. Phillip/AP/SIPA

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 4 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Le 22 avril, le président Uhuru Kenyatta promulguait la nouvelle loi anti-dopage, adoptée, trois jours plus tôt, par l’Assemblée. Celle-ci établit notamment une agence nationale antidopage et permet de sanctionner de 1 000 dollars (872 euros) d’amende et/ou d’un an de prison les athlètes convaincus de dopage. Les personnes qui auront fourni ou administré des produits interdits risqueront quant à elles une amende de 30 000 dollars (26 200 euros) ou trois ans de prison.

Pour le Kenya, il était en effet urgent d’agir. L’Agence mondiale anti-dopage (AMA) et la Fédération internationale d’athlétisme ont le pays dans leur collimateur, le suspectant fortement de laxisme envers les tricheurs. Pis, ils avaient menacé de lui interdire de participer aux Jeux olympiques de 2016, à Rio, si rien n’était fait.

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Presqu’un tiers des médailles olympiques africaines sont kényanes

La balle est désormais dans le camp de l’AMA, qui se réunit le 12 mai pour discuter du cas kényan. S’il est peu probable que l’instance décide, au vu des derniers développements, d’interdire aux athlètes kényans le voyage au Brésil, nul doute que ces derniers attendront le verdict avec angoisse.

Et pour cause : leur pays représente 30% des médailles remportées par l’Afrique aux Jeux olympiques depuis sa première participation, en 1956, en tant que protectorat britannique, alors que le pays n’était pas encore indépendant. Soit 86 sur les 286 africaines, presque deux fois plus que l’Éthiopie, son dauphin sur le continent.

Une empreinte énorme sur l’athlétisme, notamment le 800 mètres (six médaillés sur douze possible lors des deux derniers JO) et les épreuves de fond que sont le 5 000 mètres, le 10 000 mètres et, surtout, le 3 000 mètres steeple.

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Sans le Kenya, pas de steeple

Retirer le Kenya des bilans olympiques reviendrait en effet à éjecter tous les champions olympiques masculins de 3000 steeple depuis 1968. Seules deux médailles d’or ont échappé aux Kényans dans cette discipline, celles de 1976 et 1980… pour cause de boycott de la compétition par leur pays.

Mieux : depuis 1968, sur les dix olympiades auxquelles a participé le Kenya, seuls neuf médailles olympiques sur trente lui ont échappé sur la distance, chez les hommes. Sans les Kényans, le 3 000 mètres steeple, pourtant d’origine anglaise et écossaise, dérivé de la course hippique, n’existerait tout simplement pas.

Le seul athlète à les avoir un jour concurrencés sérieusement ? Le Qatari Saif Saaeed Shaheen, recordman du monde et champion du monde en 2003 et 2005. Petit détail : Saif Saaeed Shaheen est né Stephen Cherono, le 15 décembre 1982, dans le district de Keiyo. Au Kenya.

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