L’argent des Africains : Claude, Ingénieur en génie industriel au Burkina – 500 euros par mois

Dans ce nouvel épisode de l’argent des Africains, nous sommes allés à la rencontre de Claude*, un ingénieur en génie industriel de 25 ans installé à Ouagadougou. Le jeune homme nous a expliqué comment il dépense son salaire.

Claude a toujours voulu devenir ingénieur (photo d’illustration). © AP/SIPA

Claude a toujours voulu devenir ingénieur (photo d’illustration). © AP/SIPA

Publié le 12 mai 2016 Lecture : 3 minutes.

Claude a toujours présenté un fort intérêt pour les sciences et la technologie. Né en Côte d’Ivoire d’une mère femme de ménage et d’un père électricien, le jeune garçon décide dès la classe de 6e qu’il en fera son métier. Conduit par cette passion, il s’inscrira ensuite en Licence de génie industriel à l’université polytechnique de Bobo-Dioulasso.

Licence en poche, Claude migre vers la capitale burkinabè, attiré par ses nombreuses opportunités d’embauche. Sage décision, puisqu’il sera recruté par une entreprise dont nous garderons le nom secret, en tant qu’ingénieur en génie industriel.

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Un salaire mensuel de 328 000 F CFA

Claude travaille depuis un an et perçoit 328 000 F CFA chaque mois, ce qui équivaut à 500 euros. Une évolution considérable, au regard des 228 euros qu’il gagnait lorsqu’il était stagiaire dans la même entreprise. « Pour le moment, je suis encore dans une optique de formation. J’aimerais maîtriser mon métier de manière très technique d’abord, et on verra ensuite comment évolue ma carrière », lâche-t-il au sujet de son activité.

Un goût prononcé pour les études : 152 euros par mois

Ambitieux et déterminé, Claude a continuellement envie d’apprendre et de progresser dans le domaine du génie industriel. C’est pour cette raison qu’il a décidé de suivre une formation universitaire en marge de son activité professionnelle. Il s’est donc inscrit en Master de génie industriel auprès de l’Institut Supérieur de Technologie du Burkina (IST), ce qui lui coûte 152 euros chaque mois.

Traverser Ouagadougou en deux-roues : 22 euros

Claude effectue de nombreux déplacements dans le cadre de son travail : « Généralement, dès le début de la journée j’ai des prestations de service à effectuer auprès des clients. Je me déplace donc beaucoup !  » Chaque jour, Claude enfourche son deux-roues, pour quelques détours dans Ouaga. Il y consacre 22 euros, au titre de l’essence et de l’entretien.

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Taux de conversion établi à 1 euros = 656,128 Francs CFA au 04 mai 2016.

Loyer + charges : 86 euros

Au moment de son arrivé à Ouagadougou, Claude a vécu dans une maison payée et mise à disposition par son oncle. Mais il occupe désormais une maison au cœur du quartier Dassasgho, composée d’un salon, d’une cuisine et de deux chambres, à laquelle il alloue 76 euros de son pécule. Les charges d’eau et d’électricité liées à son habitation s’élèvent à 11 euros (respectivement 3 euros et 8 euros).  Et pour la nourriture, Claude estime y consacrer 49 euros en moyenne.

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S’il projette de construire sa propre habitation, comme « tout Burkinabè », l’ingénieur préfère repousser le début de cette aventure d’un ou de deux ans, s’estimant pour le moment trop jeune pour cela. Claude n’est pas marié mais nous confie avoir une « copine », non sans un sourire en coin…

Créer sa propre entreprise : 152 euros

Claude caresse le rêve de pouvoir, un jour, créer sa propre entreprise de produits high-tech. « C’est un domaine en pleine croissance, les gens sont prêts à dépenser beaucoup d’argent pour se procurer un ordinateur ou une tablette. J’aimerais pouvoir en vendre dans d’autres pays, après m’être implanté au Burkina. » Notre ingénieur épargne donc la somme de 152 euros chaque mois, afin de financer la mise sur pied de ce projet.

Claude confie avoir aussi investi 152 euros en bourse. Si cet investissement est, à ce jour, trop récent pour être fructueux, Claude n’a aucun doute quant à sa rentabilité à venir et espère en tirer profit.

Loisirs et dépenses vestimentaires

Claude consacre peu de temps à ses loisirs mais il lui arrive de sortir se détendre en compagnie de quelques-uns de ses proches. « Parfois je sors avec trois ou quatre de mes gars, et on se cotise pour aller se poser dans un restaurant ou dans un bar. Chacun peut mettre environ 8 euros. »

En outre, il confie que l’habillement ne fait pas partie de ses priorités mensuelles. Pour autant, s’il lui reste un peu d’argent, l’ingénieur se permet un jeans, un polo ou une paire de chaussures, des dépenses variant entre 30 et 47 euros.

*Le prénom a été modifié, à la demande de l’intéressé

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