Angola : Total inaugure Pazflor et signe un nouvel accord avec le président Dos Santos

Le groupe français a inauguré en Angola la plus grande barge pétrolière au monde et signé avec les autorités locales un accord jettant les bases d’une collaboration sur l’exploitation des ressources gazières.

ProfilAuteur_MichaelPauron

Publié le 23 novembre 2011 Lecture : 3 minutes.

Neuf milliards de dollars, quatre ans et 32 millions d’heures de travail plus tard (dont 3,6 millions effectuées par des entreprises locales), la barge de production la plus grande au monde (FPSO de 325 mètres de long, 62 de large et 120000 tonnes), qui produit effectivement depuis le 24 août, approche de son seuil maximum, avec 160 000 barils d’or noir par jour. D’ici le début de l’année prochaine, elle devrait fournir 220 000 barils quotidiennement. L’Angola, qui aura produit quelque 1,8 million de barils par jour en 2011, espère ainsi dépasser les 2 millions d’ici 2013 et devenir le premier producteur africain, devant le Nigeria.

Exploitation des réserves de gaz

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A l’occasion de sa visite à Luanda, le PDG de Total a été reçu par le président angolais, José Eduardo Dos Santos. Si l’entrevue « de courtoisie » était « prévue de longue date », dixit le patron français, ce fût surtout l’occasion de signer un memorandum of understanding (MOU) avec les sociétés nationales de pétrole et de gaz, Sonangol et Sonagas. Le document pose les bases d’une collaboration à venir pour évaluer, puis exploiter, les réserves de gaz sur l’ensemble des blocs pétroliers sur lesquels est présent le groupe français, ainsi que les trois autres blocs sur lesquels il vient d’être retenu à l’issu d’un appel d’offre. « Nous devons d’abord estimer le potentiel gazier, a expliqué Jacques Marraud des Grottes, directeur Afrique de l’Exploration et Production. Nous verrons ensuite comment l’exploiter. »

« Récupérer le gaz pour nous devrait permettre d’alimenter des centrales pour produire de l’électricité », a cependant précisé le ministre Vasconcelos. Déjà, l’année prochaine, démarrera l’usine de production de gaz naturel liquéfié, Angola LNG (qui a nécessité près de 10 milliards de dollars d’investissement), et dont Total est actionnaire à 13,6%. D’une capacité de 5 millions de tonnes par an, l’usine, destinée à exporter le gaz, sera alimentée par les gaz associés au pétrole de divers champs offshore actuellement exploités. « L’objectif est de ne plus torcher de gaz sur nos installations, a précisé Christophe de Margerie. C’est une volonté aussi des autorités », a-t-il confié aux côtés du ministre.

Sur la plateforme Pazflor, 180 personnes travaillent jour et nuit. Par 800 mètres de fond, 49 puits pompent le pétrole (séparé du gaz et de l’eau avant d’être remonté, une première mondiale) situé dans plusieurs réservoirs à 1200 mètres sous terre (soit 2000 mètres en tout, au-dessous du niveau de la mer). L’installation sous-marine complète occupe pas moins de 600 km2. Les réserves prouvées, de l’ordre de 590 millions de barils, devrait permettre à Total (qui détient 40%) et ses partenaires (BP, Esso et Statoil) de produire pendant une vingtaine d’années.

En 2014, le groupe français, devenu avec Pazflor le premier opérateur d’Angola, démarrera une 4e barge (dénommée Clov) dans la même zone. L’Angola représente aujourd’hui un tiers de la production africaine de Total, qui a atteint 783 000 barils par jour en 2010.

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José Botelho de Vasconcelos : « Nous pensons atteindre 2 millions de barils par jour en 2013 »

José Botelho de Vasconcelo, ministre angolais du Pétrole

Jeuneafrique.com : Comment se passe votre coopération avec Total, et quels sont vos objectifs en terme de production pétrolière ?

José Botelho de Vasconcelos : la coopération avec Total fonctionne bien, et grâce à elle notamment, notre production augmente régulièrement pour atteindre, probablement en 2011, 1,8 million de barils par jour. Nous visons 2 millions de barils d’ici 2013.

Que représente aujourd’hui le pétrole dans l’économie nationale ?

Le pétrole représente 41% de notre PIB, contre 65% il y a encore quelques années. Nous voulons, et devons, diversifier notre économie dans l’agriculture, les services et les mines. Sur ce dernier point, je sais que le ministère étudie des projets.

Le pays arrive-t-il à bénéficier des compétences internationales ?

Nous avons besoin de partenariats – il y a actuellement une vingtaine d’entreprises internationales qui travaillent dans le pétrole en Angola -, mais nous souhaitons qu’elles fassent travailler encore plus de sociétés locales. Ce fût le cas avec Pazflor, mais nous voulons encore plus de transfert de compétence.

Propos recueillis par M.P.

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