Hydrocarbures : une valse sans hésitations

Une nouvelle ère s’ouvrirait-elle dans le secteur pétrogazier ivoirien ? En tout cas, les autorités semblent décidées à y instaurer davantage de transparence.

Publié le 7 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Lors du remaniement de février, Augustin Kouadio Komoé a remplacé Léon Emmanuel Monnet à la tête du ministère des Mines et de l’Énergie. Deux mois plus tôt, le très puissant directeur central des hydrocarbures, Gilbert Bandama, avait été écarté au profit de Victor Boblai Glohi. Les deux hommes ont fait les frais de leur manque de communication, des scandales révélés par la presse et de leur incapacité à anticiper la crise électrique, qui mine le pays depuis le début de l’année, alors que de nombreux rapports indiquaient depuis quatre ans la nécessité de renouveler les équipements de la centrale électrique d’Azito.

Progressivement, les autorités font preuve de plus de transparence dans la gestion de la filière en s’engageant dans l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (EITI). Début janvier, en Conseil des ministres, le gouvernement a dévoilé le chiffre de la production de brut en 2009. Elle s’élève à 18,5 millions de barils (+ 12 %), essentiellement offshore, et a rapporté 1 139 milliards de F CFA (1,74 milliard d’euros), dont 146 milliards iront à l’État, le reste étant réparti entre les opérateurs privés et la Société nationale d’opérations pétrolières de la Côte d’Ivoire (Petroci). La valorisation de l’extraction de gaz naturel a quant à elle permis de produire 1,9 milliard de m3 et rapporté 170 milliards de F CFA, dont plus de 97 milliards sont revenues aux autorités, qui se sont lancées dans une opération de promotion du bassin sédimentaire ivoirien.

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La Petroci valorise et exploite, en partenariat avec des sociétés étrangères, le potentiel national. Le pays possède 32 concessions, offshore et onshore, dont 19 sont déjà attribuées, parmi lesquelles 4 sont en cours de production. La Petroci mène une politique de diversification de ses revenus en investissant dans la transformation et la distribution : en novembre dernier, elle a inauguré une nouvelle unité de fabrication de bouteilles de gaz butane à usage domestique au terminal pétrolier d’Abidjan et, par ailleurs, rachète progressivement tout un réseau de stations-service en Afrique de l’Ouest. Parmi les autres projets : la valorisation de nouveaux blocs d’exploration dans l’offshore profond, la création d’un terminal de stockage du brut et du pétrole raffiné, le lancement d’une usine de production d’engrais azoté, ainsi que la construction d’une raffinerie de biodiesel et d’un pipeline d’Abidjan à Takoradi. 

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