Maroc : les crédits reculent, les impayés montent en flèche

Les dernières statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib, la Banque centrale du Maroc, sont assez alarmantes. Tandis que l’activité économique stagne, les banques trouvent du mal à instruire des dossiers de crédits alors que les créances en souffrance explosent.

Agence de la Banque postale du Maroc, au quartier Gauthier, à Casablanca, le 30 septembre 2014. © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique

Agence de la Banque postale du Maroc, au quartier Gauthier, à Casablanca, le 30 septembre 2014. © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique

fahhd iraqi

Publié le 6 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

1,5 milliard de dirhams d’augmentation des impayés en un seul mois. Un record jamais égalé au Maroc et qui en dit long sur les difficultés que connaissent les entreprises marocaines qui ont de plus en plus de mal à honorer leurs engagements vis-à-vis des banques.

Avec cette hausse fulgurante, constatée au mois de mars, les créances en souffrance frôlent désormais les 60 milliards de dirhams, soit 7,7 % de l’encours des crédits bancaires, selon les dernières statistiques de la Banque centrale. Ces créances en souffrance affichent ainsi une augmentation d’environ +13 % entre mars 2015 et mars 2016.

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Au même moment, l’encours des crédits fait quasiment du surplace, sur cette même période, avec une timide progression de +1,3 % sur un an (soit une augmentation de 10,2 milliards de dirhams).

Pis encore, le stock de crédits bancaires à la fin du premier trimestre 2016 accuse un recul spectaculaire de -16,53 milliards de dirhams (-2,1 %), par rapport à fin décembre 2015.

Moral en berne

Et ce sont les crédits à court et moyen termes qui régressent le plus, aggravant davantage les difficultés de trésorerie des entreprises. « Le recul du crédit et la montée des créances en souffrance, n’est pas à dissocier du ralentissement de l’activité économique ni aux difficultés qu’ont connu de grands groupes comme La Samir ou Alliances », nous explique une source bancaire en rappelant le taux de croissance de 1%, attendue pour 2016, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib. Et d’ajouter : «Le manque d’instruction de dossiers de crédits s’explique aussi par un manque de confiance dans l’économie surtout en cette année où la campagne agricole est sérieusement compromise ».

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Pour relancer la machine, une commission a été installée, dès le début de l’année, réunissant Bank Al-Maghrib, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

La Banque centrale marocaine a même procédé, courant mars, à une révision à la baisse de son taux directeur ramené à hauteur de 2 %. Et les professionnels n’excluent pas une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale, lors de son prochain conseil en juin, si des signes de reprise ne sont pas au rendez-vous.

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