Joël Alfred Ackah : « il faut mieux adapter nos produits »

Premier marché de la zone Cima, la Côte d’Ivoire souhaite augmenter le taux de pénétration de ses assurances auprès de sa population. Explications du président de l’Association des sociétés d’assurances de Côte d’Ivoire (Asaci).

ProfilAuteur_MichaelPauron

Publié le 3 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Quelle est la situation du marché ivoirien de l’assurance ?

Joël Alfred Ackah : À ce jour, le pays compte 31 sociétés. Le marché est très ouvert : depuis 2006, les autorités ivoiriennes ont accordé quatre agréments, et trois ont été retirés en 2009. Et il est dynamique, avec une progression du chiffre d’affaires de 12,5 % en 2008, à plus de 167 milliards de F CFA. Mais, à part l’assurance automobile, que la loi rend obligatoire, le taux de pénétration des assurances auprès de la population reste trop faible. Parmi les cadres ivoiriens, par exemple, je ne sais même pas si 10 % ont assuré leur maison !

la suite après cette publicité

Quelles en sont les causes et comment améliorer la situation ?

Nos produits ne sont pas suffisamment adaptés au pouvoir d’achat des populations. Nous devons proposer des assurances simples, peu chères, afin notamment de toucher toutes les personnes qui pratiquent une activité informelle.

Le risk management des entreprises n’est-il pas un marché porteur pour l’assurance ivoirienne ?

La plupart des investissments sont suspendus depuis le début la guerre, en 2002. Malgré le retour de la paix, il y a peu de gros projets en cours. Le développement du marché ivoirien passe donc par l’assurance aux particuliers. Pour cela, nous devons proposer des produits plus souples.

la suite après cette publicité

La concurrence de grands groupes internationaux désavantage-t-elle les sociétés ivoiriennes ?

Nous n’avons pas peur de ces multinationales. Pour preuve, les premières sociétés de Côte d’Ivoire sont ivoiriennes.

la suite après cette publicité

N’y a-t-il pas trop de compagnies présentes sur le marché ivoirien ?

En tant que président de l’Asaci, il m’est difficile de dire qu’il y a trop de sociétés. Mais l’obligation de porter son capital à 1 milliard de F CFA au 1er avril va certainement inciter les acteurs à se rapprocher.

Un mal pour un bien ? Le secteur n’a-t-il pas besoin d’évoluer vers davantage de professionnalisme ?

Ce qui est sûr, c’est qu’un groupe est plus à même de répondre aux besoins de nos clients internationaux : nous devons pouvoir les accompagner partout, car ils veulent un seul bureau de décision et un seul interlocuteur. Nous sommes cependant confrontés à un manque de compétences : les gens qualifiés sont rares, nous payons là des années de laxisme dans le système éducatif.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires