Algérie : des images de la guerre d’indépendance en pop art pour ne pas oublier

Des couleurs vives et toujours la même bulle : « Hna Mansinach » (« nous, nous n’oublions pas »). En revisitant de vieilles images de guerre, l’artiste algérienne Seribell a voulu rendre hommage aux martyrs morts pour la liberté et (re)mettre en lumière les atrocités commises dans le pays pendant la guerre d’indépendance.

Des images pop art pour ne pas oublier la Guerre d’Algérie. © Facebook/Seribell

Des images pop art pour ne pas oublier la Guerre d’Algérie. © Facebook/Seribell

Publié le 9 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Le 19 mars, François Hollande dédia une journée de commémoration à toutes les victimes de la guerre d’Algérie. Une première pour un président français. Mais 54 ans après la signature du cessez-le feu, la douleur et les rancœurs sont encore vives. Des sentiments ranimés dimanche lors du 71e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 en Algérie, journée à l’occasion de laquelle une centaine de personnes se sont réunies à Sétif pour une marche commémorative. Ce devoir de mémoire, Samia Seriak, une Algérienne de 36 ans responsable d’une agence de communication à Alger, a choisi de le perpétrer en images.

Le prix de la liberté

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C’est à travers le style particulier du pop art et sous le pseudonyme de « Seribell » qu’elle fait revivre l’Histoire sur les réseaux sociaux. Depuis début mai, elle y publie régulièrement ses œuvres pour « redonner un coup d’éclat à ces images de guerre et mieux faire passer le message aux jeunes », qui ont « tendance à oublier ‘le prix de [leur] liberté’ payé par les martyrs. »

Samia Seriak explique avoir commencé cette série un peu par hasard, en retravaillant initialement des photos de stars et des portraits de moudjahidines (membres de l’Armée de libération nationale ou du Front de libération nationale). « C’est en cherchant sur Internet que je suis tombée sur des images assez atroces de la guerre d’Algérie, certaines étant trop trash pour les repartager. J’ai donc décidé d’utiliser le pop art pour pouvoir les utiliser sur les réseaux sociaux sans choquer. »

Hommes à terre. © Facebook/Seribell

Hommes à terre. © Facebook/Seribell

Images de guerre, guerre des images

En partageant ces images sur les réseaux sociaux, la jeune femme espère aussi qu’elles fassent effet en France, auprès de la jeunesse mais aussi du gouvernement, qui n’a toujours pas reconnu officiellement les massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherata. « Les Algériens ont beaucoup souffert de cette guerre. Je ne comprends pas pourquoi la France ne veut pas s’excuser, ce n’est pas normal », s’indigne Samia Seriak, qui déplore aussi un manque de photos et de documents concernant cette période noire. C’est pourquoi elle fait revivre le peu qu’elle trouve sur le net, avec pour espoir de pouvoir un jour exposer son travail en Algérie, aux yeux du plus grand nombre.

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Faire de l’art avec des images de guerre. Une approche qu’elle souhaiterait également appliquer à d’autres conflits trop vite oubliés, comme en Syrie ou en Palestine, par exemple. Car comme le rappelle l’artiste, « on a besoin du passé, aussi douloureux soit-il, pour pouvoir aller de l’avant. »

Fouille par un soldat. © Facebook/Seribell

Fouille par un soldat. © Facebook/Seribell

Homme à terre. © Facebook/Seribell

Homme à terre. © Facebook/Seribell

Sous surveillance. © Facebook/Seribell

Sous surveillance. © Facebook/Seribell

En route... © Facebook/Seribell

En route... © Facebook/Seribell

Sous haute surveillance. © Facebook/Seribell

Sous haute surveillance. © Facebook/Seribell

Dans le viseur. © Facebook/Seribell

Dans le viseur. © Facebook/Seribell

Arrêtés. © Facebook/Seribell

Arrêtés. © Facebook/Seribell

Passé à tabac. © Facebook/Seribell

Passé à tabac. © Facebook/Seribell

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