Allianz place l’Afrique du Nord dans son viseur

La nouvelle stratégie d’expansion du géant allemand de l’assurance cible le continent. En particulier les marchés nord-africains.

Publié le 3 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Le 11 janvier dernier, Allianz annonçait l’installation à Dubaï d’une succursale d’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), son entité dédiée aux risques des grandes entreprises : c’est à partir de l’émirat, où il disposait déjà d’une activité en réassurance, que le numéro un de l’assurance européenne a choisi de déployer ses activités grands risques (industries, maritime, aérien) au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (région Mena). Avec 17 collaborateurs, cette implantation proposera des produits en responsabilité civile, en transport et en énergie, mais aussi dans les secteurs plus pointus que sont la construction, les risques techniques et les couvertures financières. Ce coup d’envoi suit la fusion en septembre 2009 avec le français AGF (implanté dans 9 pays africains) et le lancement en novembre, dans les produits pour les particuliers, d’Allianz Insurance Company of Ghana, première incursion du groupe en Afrique de l’Ouest anglophone.

Avec AGCS à Dubaï, Allianz aborde désormais les marchés nord-africains au même titre que ceux du Moyen-Orient, sous l’angle d’une zone régionale disposant d’un potentiel industriel et de développement en infrastructures propres. « Tous les risques que nous couvrons sont mutualisés. Peu importe où ils se situent dans cette région, nous les aborderons avec la même expertise et selon les mêmes règles de “risque-management” », assure Lutz Fullgraf, directeur général d’AGCS pour la région Asie-Pacifique et pour la région Mena. Les implantations d’Allianz à Casablanca, Gizeh et au Caire interviendront en appui quand il s’agira de souscrire des polices locales complémentaires comme l’impose la réglementation de certains pays.

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Un marché algérien prometteur

AGCS dispose déjà de gros contrats dans la région pour avoir suivi ses clients industriels comme le groupe Siemens, qui réalise le métro d’Alger (projet de 145 millions d’euros), ou Thyssen Krupp, qui construit une cimenterie en Égypte. Mais l’assureur n’exclut pas l’éventualité d’implantations adaptées au cas par cas, en fonction de ses composantes et de sa structure spécifiques. L’incertitude quant à la mise en œuvre effective des opportunités offertes par l’ouverture du marché algérien de l’assurance (grâce au règlement, le 7 mars 2008, du contentieux franco-algérien qui empêchait les compagnies étrangères d’y opérer) peut freiner ce développement. Mais la place toute relative du secteur de l’assurance dans l’économie algérienne (0,55 % du PIB) par rapport au poids qu’il détient au Maroc (2,7 %) et en Tunisie (2 %), ainsi que la dynamique des économies des pays du Maghreb rassurent Allianz. « Les investissements en infrastructures que prévoient ces pays induiront un besoin important en couverture d’assurances, sans lesquelles il est quasi impossible de trouver des moyens de financement », déclare Lutz Fullgraf. AGCS, qui couvre déjà les filiales de grands groupes français dans le secteur automobile, la cimenterie et l’industrie lourde, entend bien devenir un acteur incontournable de ce marché. 

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