Égypte : Morsi échappe à la peine capitale dans un procès pour espionnage

Un tribunal égyptien a condamné à mort samedi six co-accusés de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi mais a épargné la potence à ce dernier, ajournant au 18 juin son verdict final dans ce procès pour espionnage.

L’ex-président Mohamed Morsi derrière les grillages d’un tribunal du Caire, le 23 avril 2016. © Khaled Desouki/AFP

L’ex-président Mohamed Morsi derrière les grillages d’un tribunal du Caire, le 23 avril 2016. © Khaled Desouki/AFP

Publié le 7 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

L’ex-président, destitué en juillet 2013 et déjà condamné à mort dans une affaire distincte, est jugé avec 10 co-accusés pour la livraison présumée de documents relevant de la sécurité nationale au Qatar, selon l’acte d’accusation.

Le président du tribunal a sollicité samedi l’avis du mufti – l’interprète officiel de la loi islamique dans le pays – comme le veut la loi pour les condamnations à mort. L’avis de cette autorité religieuse n’est pas contraignant mais il est généralement suivi.

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Le 18 juin, la cour confirmera ou infirmera les peines de mort et prononcera son verdict à l’égard des cinq derniers accusés, dont M. Morsi.

Présent à l’audience, M. Morsi a salué les avocats et les journalistes à son entrée dans le box des accusés, sourire aux lèvres.

Il s’agit du quatrième procès contre l’ex-président, issu de la confrérie des Frères musulmans, classée organisation terroriste par les autorités. Il a déjà été condamné à mort en première instance, à la prison à vie et à 20 années d’incarcération dans trois autres affaires.

Le Qatar, riche émirat gazier du Golfe, était l’un des principaux soutiens de M. Morsi et avait dénoncé sa destitution par l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi. Doha a condamné à plusieurs reprises la répression lancée par le régime de M. Sissi contre les pro-Morsi, notamment par le biais de la chaîne d’information al-Jazeera.

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Parmi les six personnes condamnées à mort samedi figurent d’ailleurs trois journalistes jugés par contumace et accusés d’avoir servi d’intermédiaires.

Parmi eux, Ibrahim Mohamed Hilal, présenté par le parquet comme un rédacteur en chef de la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera, ainsi que Alaa Omar Mohamed Sablan, présenté comme un journaliste de nationalité jordanienne de la chaîne.

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Un responsable d’Al-Jazeera a indiqué à l’AFP que M. Hilal était un conseiller du président de la chaîne.

La troisième journaliste, Asmaa Mohamed al-Khatib, travaillerait pour le site d’information pro-islamistes Rassd.

Les condamnés peuvent interjeter appel du verdict et ceux qui sont jugés par contumace bénéficient automatiquement d’un nouveau jugement après leur arrestation.

Dans les semaines qui ont suivi la destitution du président islamiste, des centaines de manifestants pro-Morsi ont été tués. Des milliers ont été emprisonnés et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs qualifiés par l’ONU de sans précédent dans l’Histoire récente du monde.

La Cour de cassation a cependant annulé des dizaines de ces peines capitales.

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