Recrutement : que les meilleurs lèvent le doigt !

Pour accompagner sa croissance, le continent a de plus en plus besoin d’employés hautement qualifiés. Énergie, assurances, banque et télécoms font partie des secteurs les plus porteurs.

Publié le 29 octobre 2010 Lecture : 3 minutes.

« Le marché de l’emploi en 2011 en Afrique ? Il sera à l’image de l’économie sur le continent : en plein essor ! » Joël-Éric Missainhoun, associé du cabinet de recrutement AfricSearch, présent en France et en Afrique, se veut résolument optimiste : sur un continent dont la croissance moyenne s’est stabilisée autour de 5 %, même durant la crise de 2008-2009, les besoins en compétences ne peuvent que croître et se diversifier.

Outre une croissance qui, dans certains pays, se rapproche des records asiatiques, de nombreux autres facteurs (volontarisme politique, investissements étrangers…) devraient stimuler les marchés nationaux de l’emploi.

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Le Gabon, par exemple, combine volonté politique affirmée et présence étrangère active. Pour développer une industrie de transformation du bois encore embryonnaire, il recherchera très vite des compétences. Les agences de recrutement s’y préparent. Les besoins sont d’ailleurs si grands que nombre d’investisseurs asiatiques amènent avec eux leur encadrement, d’origine indienne ou malaisienne, pour mener leurs projets à bien.

Pénurie dans l’hôtellerie

D’autres économies, plus matures et davantage liées au marché européen, en particulier celles du Maroc et de la Tunisie, continueront de consolider des secteurs déjà très développés. Ainsi, le tourisme et l’hôtellerie, confrontés à une pénurie des compétences malgré l’existence de pôles de formation supérieure étoffés. « Des serveurs aux directeurs d’hôtel, certaines chaînes sont amenées à créer leurs propres cursus de formation pour satisfaire leurs besoins de développement au Maroc. C’est vrai pour le français Accor comme pour l’américain Starwood. Des segments de marché plus pointus, comme le tourisme culturel, archéologique ou balnéaire, se développent également en ce moment », explique Joël-Éric Missainhoun.

Autre facteur qui influera sur les marchés de l’emploi en Afrique, à des degrés divers : la reprise en Europe et aux États-Unis. « Des constructeurs automobiles – Renault à Tanger – et des équipementiers pourraient renforcer leur présence dans un Maghreb qui sait leur réserver un accueil administratif et fiscal efficace », suppute Paul Mercier, directeur général de Michael Page Africa.

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Restent des secteurs où les besoins sont criants, dans toute l’Afrique subsaharienne. Il en va ainsi dans les assurances : partout, gestionnaires de sinistres, rédacteurs de contrats ou juristes sont très recherchés, alors même que seul l’Institut international des assurances de Yaoundé forme de jeunes professionnels vraiment spécialisés.

La banque est aussi en plein essor : « Un jeune chargé de clientèle, un analyste financier, un diplômé dans les domaines de l’économie, de la gestion ou, mieux, dans les métiers strictement bancaires pourra commencer aux alentours de 600 000 à 700 000 F CFA [de 915 à 1 070 euros, NDLR], dans un groupe bancaire régional, à Abidjan par exemple », indique Mercier. Les infrastructures énergétiques se développent partout : « L’Afrique est encore sous-équipée en électricité, poursuit le directeur de Michael Page Africa. De l’ingénierie à la construction, de la mise en exploitation à la maintenance des centrales, les compétences sont difficiles à trouver. Voilà une filière très prometteuse pour les jeunes diplômés africains ! »

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Très mobiles

Les télécoms ne sont pas en reste : un directeur technique formé en Europe – il y a peu de formations supérieures dans ce domaine en Afrique – et fort d’une dizaine d’années d’expérience peut, selon des témoignages concordants, percevoir un salaire compris entre 2,5 millions et 3,5 millions de F CFA à son retour sur le continent… Ces professionnels de haut niveau, souvent très mobiles, passent avec aisance de l’Afrique francophone à l’Afrique anglophone. Et remplacent de plus en plus, même dans les filiales des multinationales, des expatriés européens jugés trop coûteux et instables. Résultat : pour l’exploitation du richissime sous-sol de l’Angola, par exemple, « un Angolais diplômé n’a tout simplement… pas de prix ! » s’exclame Mercier. D’où des évolutions encore peu connues : « Il y a désormais davantage de Portugais qui tentent leur chance en Angola que d’Angolais qui tentent la leur au Portugal… »

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