Afrique du Sud : que sait-on des menaces de mort qui planent sur la médiatrice de la République ?

La médiatrice de la République d’Afrique du Sud, Thuli Madonsela, a été avertie de la menace par un de ses informateurs, a confirmé dimanche son porte-parole. Voici ce que l’on sait de cette nouvelle affaire.

Thuli Madonsela, médiatrice de la République sud-africaine, le 19 mars 214. © AP/SIPA

Thuli Madonsela, médiatrice de la République sud-africaine, le 19 mars 214. © AP/SIPA

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Publié le 9 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

« Mme Madonsela a été averti d’un complot visant sa sécurité personnelle, complot révélé à elle en avril dernier par un informateur », a affirmé à Reuters le porte-parole du la médiatrice, Kgalalelo Masibi, dimanche 8 mai. Celui-ci a en outre déclaré qu’il craignait que la police ne prenne pas au sérieux les menaces sur sa vie.

Le bureau de Thuli Madonsela, fer de lance d’une campagne anti-corruption en Afrique du Sud, a affirmé qu’elle ne connaissait pas les raisons exactes de ce complot, refusant d’identifier le gangster et les commanditaires. Toutefois, quelques précisions ont été apportées.

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Une équipe de tueurs à plus de 40 000 euros ?

Le porte-parole de la médiatrice a précisé que l’assassinat devait être déguisé en accident de voiture par un chef de gang de la province du Cap-Oriental, chargé de recruter une équipe. Selon le Sunday Times, qui a le premier révélé l’affaire dimanche 8 mai, une somme de 740 000 rands (un peu plus de 43 000 euros), aurait été proposé aux assassins.

Thuli Madonsela a été prévenue de la menace par SMS par un informateur le 1er avril dernier. « Bonjour, faites attention. Un gangster de haut niveau a été payé pour recruter des assassins et vous tuer », avertit le message en question. Selon l’informateur, qui a donné sa version au Sunday Times, au moins une partie de l’équipe avait déjà été recrutée, dont une personne spécialiste de la provocation d’accidents de voiture.

La sécurité renforcée, puis relâchée ?

La médiatrice de la République et ses proches ont alors immédiatement la police et le service de protection des personnalités sud-africaines, qui a tout d’abord relevé le niveau de sécurité. Les services de renseignement auraient toutefois minimisé la menace. « Les services nous disent que ce type d’information est incorrect 95% du temps. Mais que se passera-t-il si cette fois-ci appartient aux autres 5% ? », s’est interrogé Thuli Madonsela dans le Sunday Times.

« J’ai arrêté de faire du jogging le matin et je suis plus prudente lors de mes déplacements », a encore déclaré Madonsela. « Je dois prendre cette menace au sérieux car j’ai déjà reçu des informations crédibles du même informateur auparavant », a-t-elle ajouté. « Je suis traumatisée, je ne sais pas qui est derrière cette menace », a-t-elle conclu.

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Une « vengeance » et des rebondissements politiques ?

La presse sud-africaine, dont le Sunday Times, qui a révélé l’affaire, estime qu’il pourrait s’agir d’une « vengeance » contre la médiatrice de la République. Thuli Madonsela, qui doit quitter ses fonctions dans cinq mois, enquête en effet sur de nombreuses affaires sensibles. Elle est en particulier à l’origine de la révélation du scandale Nkandla.

En mars dernier, c’est dans le cadre de cette affaire que la Haute cour de Pretoria, plus haute juridiction du pays, avait reconnu coupable Jacob Zuma de violation de la Constitution pour n’avoir pas remboursé une partie des 20 millions d’euros d’argent public utilisés pour rénover sa résidence privée.

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L’Alliance démocratique, principal parti de l’opposition,  a demandé dimanche via un communiqué à la police d’agir rapidement pour que la médiatrice de la République puisse continuer de travailler. « La police sud-africaine doit enquêter sur ces allégations et présenter au Parlement ce qui va être fait pour assurer la sécurité de Mme Madonsela », a déclaré le parti.

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