Maroc : Alternative démocratique, nouveau parti de gauche
Issu d’une USFP qui n’en finit pas de mourir lentement, le parti « Alternative démocratique » , né le 7 avril, veut offrir aux Marocains une alternative au PJD et au PAM. Vaste chantier !
Un nouveau parti s’est rajouté à une scène politique marocaine déjà prolifique. Il s’appelle « Alternative démocratique », résultat d’une énième scission au sein de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) qui vit une profonde crise interne depuis sa participation au gouvernement en 1998.
« L’USFP n’est plus. Elle est actuellement dirigée par une personne qui l’a vidée de son âme (Driss Lachgar) », tranche Ali El Yazghi, fraîchement élu Coordinateur national d’Alternative démocratique.
C’est devant quelque 1200 congressistes, réunis au Théâtre Abderrahim Bouabid à Mohammedia, que le nouveau parti a entonné sa profession de foi. Son objectif est « de donner une nouvelle alternative aux Marocains qui ne soit ni islamiste, ni celle des faux progressistes », explique Ali El Yazghi. Entendez : ni le parti de Abdelilah Benkirane, ni celui d’Ilyas El Omari.
Le jeune patron du parti doit sa carrière à son père
Âgé de 36 ans, ingénieur de formation, le jeune patron d’Alternative démocratique, est lui-même un personnage contesté chez les Ittihadis. « Même s’il a fait ses classes à l’USFP depuis ses 16 ans, il doit sa carrière à son père, Mohamed El Yazghi, ancien secrétaire général de l’Union, qui a tout fait pour placer son fils dans les organes du parti pour assurer sa succession », confie un socialiste. Certains militants l’accusent d’avoir fait de la Chabiba Ittihadia (Jeunesse socialiste), lorsqu’il en était le secrétaire général (de 2010 à 2013), une simple boîte d’enregistrement du bureau politique du parti.
« Pour la énième fois, qu’ils laissent mon père tranquille ! Il ne figure même pas dans le parti que je viens de fonder avec mes collègues…», se moque-t-il, habitué à ces critiques.
À la mémoire de Ahmed Zaidi
Le parti Alternative démocratique, qui vient s’ajouter à une myriade de partis de gauche tous issus de l’USFP, s’inscrit dans la continuité du courant « Ouverture et démocratie » d’Ahmed Zaidi, ancien député du parti, mort le 9 novembre 2014, dans des conditions tragiques alors qu’il s’apprêtait à donner naissance à un mouvement « qui allait réconcilier les Ittihadis avec leurs vraies valeurs ».
Après le décès de Zaidi, le courant « Ouverture et démocratie » a connu une traversée de désert. Plusieurs noms ayant participé à sa création ont jeté l’éponge à l’exemple de Tarik Kabbaje, ancien maire d’Agadir, ou du député socialiste, Abdelali Doumou.
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