Burkina : trois choses à savoir sur les élections municipales

La campagne électorale pour les élections municipales du 22 mai a débuté le week-end dernier au Burkina Faso. L’occasion de faire un point sur ce scrutin local important, qui permettra de définitivement tourner la page de l’ère Compaoré.

Dans un bureau de vote de Ouagadougou lors de l’élection présidentielle, le 29 novembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

Dans un bureau de vote de Ouagadougou lors de l’élection présidentielle, le 29 novembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

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Publié le 10 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

1. Mode d’emploi

Samedi 7 mai s’est officiellement ouverte la campagne électorale pour les élections municipales, qui se tiendront le dimanche 22 mai. En tout, plus de 5,5 millions d’électeurs, répartis dans plus de 350 communes rurales et urbaines, seront appelés à élire leurs conseillers municipaux lors d’un scrutin à la proportionnelle intégrale. Les maires seront ensuite désignés par ces conseillers élus.

Les logiques partisanes nationales dominent encore largement ce scrutin local. Ainsi, la grande majorité des candidats sont membres de plus de soixante-dix partis politiques nationaux et seule une poignée font partie de liste indépendantes.

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2. Élections à risque pour le MPP ?

Tous les cadres du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, le parti présidentiel) le disent : pour mener à bien son programme présidentiel, Roch Marc Christian Kaboré a besoin d’une assise politique à la base, dans les communes rurales et urbaines aux quatre coins du pays. Malgré sa confortable victoire dès le premier tour de la présidentielle du 29 novembre dernier, l’état-major du MPP sait parfaitement, après sa victoire plus étriquée aux élections législatives à la même date, que ce genre de scrutin local n’est pas gagné d’avance. « Cela s’annonce même compliqué, confie un de ses membres. Il va falloir remobiliser nos troupes alors que nous sortons d’élections, sans compter l’effet d’usure du pouvoir sur notre côte de popularité. »

En face, les partis d’oppositions – Union du progrès pour le changement (UPC) et Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) en tête –  sont décidés à jouer leur carte à fond pour ce dernier combat électoral avant plusieurs années. Après leurs bons résultats aux élections législatives (33 députés pour l’UPC, 18 pour le CDP), ils ont montré qu’ils avaient toujours du poids dans les campagnes, où se situent la majorité des communes. Leur stratégie collective pourrait aussi infliger plusieurs défaites au MPP, les principaux partis d’opposition ayant annoncé qu’ils appelleraient leurs conseillers à élire la liste d’opposition arrivée en meilleure position.

3. Un scrutin signant le retour à l’ordre constitutionnel

Au-delà de leur enjeu politique, ces élections municipales sont symboliques. Après les élections présidentielle et législatives du 29 novembre, ce scrutin consacre en effet le retour définitif à l’ordre constitutionnel et républicain au Burkina Faso, un an et demi après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a mis fin aux 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré.

Mi-novembre 2014, Yacouba Isaac Zida, alors homme fort du régime de transition, avait dissous les conseils municipaux et régionaux. Ceux-ci étaient très largement acquis au CDP, le parti de Compaoré.

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