Rwanda – Business : la fine fleur et la jeune pousse

Le premier, Charles Mporanyi, dirige depuis vingt ans l’un des plus grands groupes du Rwanda. La seconde, Nadia Uwamahoro, encore étudiante, fait une entrée remarquée dans le secteur des nouvelles technologies. Portraits.

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 7 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Charles Mporanyi, assureur multirisque

Dans le monde des affaires rwandais, Charles Mporanyi est une mémoire vivante. Il a survécu à tous les changements politiques. Quand il commence sa carrière dans la coopération rwando-suisse, en 1971, c’est Grégoire Kayibanda qui est au pouvoir. Lorsqu’il lance sa première affaire – une imprimerie -, en 1982, le pays est dirigé par Juvénal Habyarimana, qui décidera d’ouvrir le secteur des assurances à la concurrence deux ans plus tard. Charles Mporanyi crée alors la Société rwandaise d’assurances (Soras), première entreprise privée du secteur, avec des associés rwandais et l’Union des assurances de Paris.

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Diversifié

Le génocide et le changement d’administration provoqueront le retrait des Français en 1995. Mais notre homme reste dans l’entreprise et en devient même l’actionnaire majoritaire. À l’époque, ces transitions sans accrocs sont rares. « En général, les entreprises privées ont changé de mains après 1994 car elles étaient gérées par des gens du régime, explique-t-il. Quant aux sociétés d’État, elles ont souvent été reprises avant d’être privatisées. »

C’est au cours de la dernière décennie que la Soras aura été le plus florissante. Elle a créé des filiales dans l’assurance vie, la microfinance (banque Agaseke), l’immobilier (Génimmo). Mporanyi mise également dans Rwanda Investment Group (l’entreprise la plus capitalisée du pays), dont il a pris la présidence. Sans compter ses multiples investissements à titre personnel – sur lesquels il ne préfère pas s’étendre.

L’année dernière, la Soras a ravi la place de numéro un des assurances à la Sonarwa, l’ancienne entreprise publique, privatisée il y a trois ans. Et la croissance du secteur (près de 30 % par an) promet encore de belles années à son président.

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Nadia Uwamahoro, serial entrepreneuse

En apparence, c’est tout le contraire d’une femme pressée. Plutôt discrète, Nadia Uwamahoro marche d’un pas tranquille sous l’élégant voile qu’elle porte pendant le ramadan. Mais ses deux téléphones portables ne lui laissent aucun répit. À 24 ans, cette étudiante a déjà fondé trois entreprises : une agence d’organisation de mariages, un restaurant et une start-up, Data Systems.

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Créée il y a deux ans, cette dernière, spécialisée dans la création de logiciels de gestion d’entreprises (stations essence, supermarchés, hôpitaux…) compte déjà quatre employés, et des clients jusqu’en RD Congo et au Burundi. « Au départ, ma jeunesse m’a posé des problèmes, se souvient-elle. Les clients n’ont pas l’habitude d’avoir affaire à des Rwandais et encore moins à des étudiants pour ce genre de produit. Mais heureusement, ici tout le monde s’intéresse aux nouvelles technologies. »

Convaincante

C’est sans doute cette conviction qui l’a poussée à se lancer aussi dans la presse en ligne, en créant imvano.com (« la source », en kinyarwanda), un site d’information pour lequel elle vient de décrocher ses premiers annonceurs : le Rwanda Development Board et la compagnie aérienne publique RwandAir.

Depuis quelques mois, elle connaît même le président rwandais en personne pour l’avoir croisé dans la rue avant d’engager la discussion. Depuis, il l’a citée en exemple lors d’un discours diffusé à la télévision.

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