Côte d’Ivoire : des mousquetaires en ordre de bataille

Le pays est l’un des rares du continent à mener une politique intégrée dans le secteur des hydrocarbures. Celle-ci repose sur quatre entreprises publiques, toutes engagées dans de grands programmes de développement.

Publié le 1 septembre 2009 Lecture : 3 minutes.

« Un pays comme la Côte d’Ivoire doit réfléchir à un modèle de développement plus équilibré, qui valorise la diversité de son potentiel », expliquait en mai dernier Kassoum Fadika, le directeur général de la Société nationale d’opérations pétrolières de la Côte d’Ivoire (Petroci). Beau-frère du chef de l’État, il forme avec Laurent Ottro Zirignon, président du conseil d’administration de la Société ivoirienne de raffinage (SIR) et oncle du président, le tandem stratégique à la base de la politique énergétique ivoirienne.

La Petroci valorise et exploite, en partenariat avec des sociétés étrangères, le potentiel pétrolier national. La SIR et sa filiale, la Société multinationale de bitumes (SMB), assurent l’approvisionnement du pays et de la sous-région en produits pétroliers et dérivés. Quant à la Société de gestion des stocks pétroliers de la Côte d’Ivoire (Gestoci), elle exploite trois dépôts (Abidjan, Bouaké, Yamoussoukro), avec une capacité de 400 000 m3. Malgré la baisse des cours du pétrole, les quatre entreprises publiques mènent de grands programmes de développement.

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Le pays possède 32 concessions offshore et onshore, dont 19 sont attribuées et 4 en cours de production. « L’objectif de la Petroci, explique Victor Boblai Glohi, son conseiller, est de diversifier ses revenus en amont et en aval. Nous voulons proposer de nouveaux blocs d’exploration dans l’offshore profond, créer un terminal de stockage du brut et du pétrole raffiné, lancer une usine de production d’engrais azoté, construire une raffinerie de biodiesel et un pipeline d’Abidjan à Takoradi. »

De son côté, la SIR, qui a récemment vu l’entrée dans son capital de la Société nationale des hydrocarbures angolaise (Sonangol), prévoit dans son plan d’action 2020 de diversifier ses sources d’approvisionnement (Nigeria, Angola…), d’accroître sa capacité de raffinage et de se lancer dans la production d’essence sans benzène et de gasoil sans soufre.

De nouvelles cartes à jouer

La Gestoci lorgne quant à elle sur le marché ouest-africain. « Les besoins en hydrocarbures du golfe de Guinée sont de 24 millions de tonnes par an, indique Benjamin Yapo Atsé, son directeur général. La SIR en produit 3,9 millions. Il en reste 20 millions, que nous sommes disposés à stocker. » En matière de gaz butane, la capacité de stockage est de 8 000 tonnes, pour une consommation annuelle de 120 000 tonnes. La Gestoci a prévu de construire sept unités de stockage d’ici à 2012 pour accroître ses capacités de 6 000 tonnes, de moderniser le centre de dépôt de Yamoussoukro et de reconstruire celui de Bouaké. Total des investissements : 77 milliards de F CFA (117,4 millions d’euros).

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Enfin, en juin, la SMB a fait passer son capital de 1,012 milliard à 4 milliards de F CFA pour mettre en œuvre sa stratégie de développement. « Avec 160 000 tonnes produites par an, on couvre 40 % du marché ouest-africain, dont l’essentiel des besoins est importé, rappelle Thomas Camara, directeur général de la SMB. Avec l’extension du réseau routier en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, la demande ne va cesser de croître. Nous avons donc une formidable carte à jouer, et l’objectif est de rapidement augmenter notre production de 60 %. » À la demande de la société, le cabinet d’ingénierie européen Jacobs réalise une étude de mise à niveau des équipements. Reste à trouver financements et partenaires. Les responsables des grandes sociétés énergétiques ivoiriennes se sont rendus en Chine en mai afin de présenter leurs projets. Des discussions sont en cours. Mais la porte reste ouverte à tous.

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