Côte d’Ivoire-Ghana : de l’absence de frontière maritime

  Le ministre ghanéen du pétrole, Collins Dauda, a rallumé le feu de la discorde frontalière entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, le 5 mars dernier. L’ accord tacite entre les deux pays pourrait voler en éclat à cause de l’exploitation d’un gisement pétrolier maritime de plusieurs centaines de millions de barils d’or noir.

Publié le 24 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

À peine trois semaines après avoir pris ses fonctions, le nouveau ministre ivoirien des Mines et de l’Énergie, Augustin Kouadio Komoé, a connu son baptême du feu. Le président Laurent Gbagbo l’a envoyé, le 16 mars, auprès du chef de l’État ghanéen, John Atta-Mills, pour désamorcer une crise de voisinage alors que le quotidien gouvernemental, Fraternité matin, émettait l’hypothèse d’une « guerre du pétrole ». Le ministre ghanéen des Ressources naturelles, Collins Dauda, avait mis le feu aux poudres, le 5 mars, en accusant Abidjan de réclamer une partie de l’espace maritime national.

La frontière maritime entre les deux pays n’a jamais été précisément tracée, et les deux voisins respectent depuis des années une ligne médiane et « avaient convenu de ne pas exploiter la zone litigieuse, ce que n’a pas respecté le Ghana », explique Kassoum Fadika, patron de la compagnie nationale Petroci. En novembre 2009, le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Alhaji Mohammed Mumuni, a même rencontré le ministre ivoirien de l’Intérieur, Désiré Tagro, pour préparer le cadre des futures négociations. Les deux parties ont convenu de régler leur différend à l’amiable. Les négociations pourraient se révéler difficiles lorsque sera évoquée la question de la répartition des ressources, tant les sommes en jeu sont considérables !

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L’ONU appelée à la rescousse

La compagnie irlandaise Tullow Oil a découvert le gisement Tweneboa sur le permis de Deepwater Tano au Ghana. Après les premiers forages, les experts estiment que les réserves de ce gisement atteignent entre 200 et 600 millions de barils. D’autres explorations seront réalisées dans les prochains mois par Tullow et le groupe américain Vanco, qui détient le permis de Cape Three Points Deepwater, un peu plus au large.

Du côté ivoirien, trois entreprises : Vanco, la britannique Afren et la société Yam’s Petroleum de l’architecte Pierre Fakhoury, sont en phase de recherche sur les blocs touchant à la frontière. Elles en sont aux études sismiques. La présence d’hydrocarbures est suspectée mais non confirmée. « Les découvertes ghanéennes sont autant de bonnes nouvelles, explique l’un des opérateurs. Il n’y a pas de raison que l’on ne trouve pas de gisement rentable du côté ivoirien, la zone est potentiellement riche en hydrocarbures. » Les premiers résultats devraient être annoncés en avril.

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Dans le futur, la Côte d’Ivoire et le Ghana attribueront de nouvelles concessions au large des permis existants. Le Ghana a même demandé le 29 avril à la commission onusienne en charge des délimitations maritimes d’étendre son plateau continental au-delà des 200 miles nautiques. Dix jours plus tard, la Côte d’Ivoire déposait la même demande. L’extension de ces zones est réalisée à partir des frontières existantes. Ivoiriens et Ghanéens devront au préalable se mettre d’accord.

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