Égypte : quatre jeunes se moquent du pouvoir dans une vidéo, ils sont placés en détention
Quatre jeunes Égyptiens ont été arrêtés et placés en détention provisoire mardi en Égypte. Leur tort : s’être moqué du gouvernement dans une vidéo satirique diffusée sur les réseaux sociaux.
Mohamed Adel, Mohamed Gabr, Mohamed al-Dessouki et Mohamed Yehya ont été arrêtés lundi 9 mai dans la soirée alors qu’ils se trouvaient chez un ami dans le centre du Caire, selon leur avocat Mahmoud Othman
Celui-ci affirme qu’ils ont été placés mardi 10 mai en détention provisoire pour quinze jours, information confirmée par un responsable judiciaire. Les quatre jeunes sont membres d’un groupe se faisant appeler Awlad el-Shawarea (Enfants des rues), qui diffuse régulièrement des vidéos satiriques, raillant les décisions du gouvernement et l’accusant d’ « emprisonner la jeunesse ».
Dans leur dernière vidéo, le groupe tourne en dérision dans une chanson la dévaluation de la livre égyptienne et la rétrocession à l’Arabie saoudite de deux îles de la mer Rouge, des sujets qui ont déclenché de vives protestations.
https://www.youtube.com/watch?v=0u-kE6ENeNY
Un cinquième jeune doit être relâché
Mohamed Adel, Mohamed Gabr, Mohamed al-Dessouki et Mohamed Yehya sont notamment accusés d’avoir « fait la promotion d’idées appelant à commettre des actes terroristes à travers une vidéo sur les réseaux sociaux et YouTube », mais aussi « d’incitation au renversement du régime » et de « diffusion de fausses informations pour troubler l’ordre public », a précisé Me Othman.
Ils sont également soupçonnés « d’incitation à participer à des manifestations troublant l’ordre public » et d’avoir « incité à des attroupements et des actions hostiles envers les institutions de l’État », selon l’avocat.
Un tribunal du Caire a en revanche ordonné la mise en liberté contre une caution de 10 000 livres égyptiennes (environ 990 euros) d’un cinquième membre du groupe, Ezzedine Khaled, arrêté samedi 7 mai. Il est accusé d’ « incitation à participer à des manifestations » et de « diffusion d’une vidéo insultant les institutions de l’État ». « Nous avons payé la caution et attendons qu’il soit relâché », a précisé Me Othman.
Période de répression
Le mois dernier, la police avait dispersé au Caire et à Alexandrie des manifestations contre la rétrocession des deux îles, interpellant des dizaines de personnes pour avoir participé aux rassemblements ou avoir appelé à manifester.
Depuis, les autorités égyptiennes ont intensifié leur violente campagne de répression contre toute voix critique, qui vise non seulement les islamistes pro-Morsi, mais aussi la jeunesse laïque et libérale, des blogueurs, des avocats et des journalistes.
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