Présidentielle partielle aux Comores : forte mobilisation pour un scrutin sous haute sécurité

Les électeurs comoriens se sont rendus mercredi en grand nombre aux urnes pour départager l’ex-putschiste Azali Assoumani et le candidat du pouvoir sortant « Mamadou ». Un scrutin présidentiel partiel sous haute sécurité.

Azali Assoumani, ancien président des Comores et candidat à la présidentielle, le 24 janvier 2016 à Moroni. © Ibrahim Youssouf/AFP

Azali Assoumani, ancien président des Comores et candidat à la présidentielle, le 24 janvier 2016 à Moroni. © Ibrahim Youssouf/AFP

Publié le 11 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Plusieurs centaines de personnes se sont présentées dans le calme, mercredi matin 11 mai, devant un établissement scolaire de Mramani, une localité du sud de l’île comorienne d’Anjouan.

Une centaine de membres des forces de sécurité, dont des militaires armés, montaient la garde au niveau de cette école qui abrite cinq des 13 bureaux de vote où l’élection partielle est organisée à la suite de violences lors du second tour, le 10 avril.

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« On n’avait pas pu voter la dernière fois, mais aujourd’hui, les militaires m’ont protégée, moi et mon mari aveugle », a expliqué Bouéni Aboudou, qui a pu effectuer son devoir électoral peu après l’ouverture, comme prévu, des bureaux de vote à 7 heures locales ( 4 heures TU).

Le second tour de la présidentielle aux Comores – micro-archipel de l’océan indien situé au large du Mozambique – avait été émaillé de violences, principalement sur l’île d’Anjouan où des urnes avaient été saccagées et des personnes agressées dans des bureaux.

Un scrutin partiel mais décisif

Au total, 6 305 électeurs enregistrés dans 13 bureaux de vote n’ont pas pu s’exprimer le 10 avril, selon la Cour constitutionnelle qui a ordonné de réorganiser le scrutin dans ces localités d’Anjouan.

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Ces électeurs qui représentent seulement 2% du corps électoral comorien sont cependant en mesure de changer les résultats très serrés du vote remporté, selon les résultats provisoires, par l’ex-putschiste Azali Assoumani.

Le colonel Assoumani, qui a déjà occupé la fonction suprême de 1999 à 2006, est arrivé en tête avec 40,98% des suffrages. Mais il devance de seulement 2 000 voix son principal adversaire, Mohamed Ali Soilihi dit « Mamadou » (39,87%).

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Investiture maintenue au 26 mai

Azali Assoumani a affiché sa « sérénité » et sa « confiance » lundi sur l’issue du scrutin. « Si les structures de vote sont sécurisées, il n’y a pas de raison pour que je ne sois pas président en 2016, inch’Allah », a lancé lundi le colonel, chemise à fleurs et barbe de plusieurs jours.

Le colonel Assoumani bénéficie du soutien clé de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, originaire d’Anjouan où il est très populaire. C’est d’ailleurs ce dernier qui, de fait, a mené campagne. Lors des meetings, « c’est Sambi qui parlait, à chaque fois c’est lui qui s’adressait à l’assistance et Azali apparaissait pour les remerciements », constate amer, sous couvert de l’anonymat, un membre de la direction de campagne du colonel Assoumani.

De son côté, « Mamadou », qui s’est déclaré « plus combatif et encore plus optimiste » que jamais, a reçu l’appui du candidat arrivé en troisième position au second tour, Mouigni Baraka (19,15%).

Une situation singulière puisque le nom de Mouigni Baraka figure toujours sur les bulletins de vote : il ne peut pas juridiquement retirer sa candidature d’une partielle.

Les bureaux doivent fermer à 18 heures pour ce « troisième tour », journée chômée et payée à Anjouan. Les résultats pourraient être connus dès mercredi soir ou jeudi, alors que l’investiture du nouveau président a été maintenue au 26 mai.

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