Guinée : un militant de l’UFDG décède en détention provisoire

Un militant de l’opposition guinéenne est décédé mardi en détention. Il faisait partie des vingt personnes arrêtées et inculpées en février dans le cadre d’une enquête sur la mort par balle d’un journaliste.

Des journalistes guinéens manifestent le 8 février 2016 à Conakry après la mort d’un de leur confrère, trois jours plus tôt. © AFP

Des journalistes guinéens manifestent le 8 février 2016 à Conakry après la mort d’un de leur confrère, trois jours plus tôt. © AFP

Publié le 11 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Mamadou Saïdou Bah était un des volontaires assurant le maintien de l’ordre au sein de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) lors des manifestations dans lesquelles le journaliste El Hadj Mohamed Diallo avait trouvé la mort le 5 février. Il était, comme 19 autres militants de l’UFDG, inculpé d’ « assassinat ou complicité d’assassinat, coups et blessures volontaires et non-assistance à personne en danger ».

Mamadou Saïdou Bah est décédé mardi 10 mai après avoir été évacué à l’hôpital avec trois de ses codétenus, selon les avocats. « Mon frère Saïdou est mort », a dit un de ses frères, Alfa Abdoulaye Bah, précisant qu’il laissait trois veuves et douze enfants. « Je ne l’ai pas vu depuis février, je ne sais pas ce qui lui est arrivé », a affirmé un autre de ses frères, Ousmane Bah.

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Malade depuis plus d’une semaine

Un avocat de la famille, Me Alsény Diallo, a quant à lui expliqué avoir été sollicité la semaine dernière pour des besoins d’une évacuation sanitaire de quatre des prévenus, dont Mamadou Saïdou Bah, écroués à la prison civile de Conakry, parce qu’ils étaient « tous malades ».

« Je me suis rendu sur les lieux et effectivement, ils étaient tous malades », a ajouté Me Diallo, disant avoir déposé « une demande de mise en liberté provisoire, qui a été rejetée », mais avoir obtenu une « ordonnance d’hospitalisation que j’ai fait exécuter vendredi dernier ». « Malheureusement, ce (mardi) matin, j’ai été appelé par l’un d’eux qui m’a dit que leur camarade Saïdou est mort à 04H00 (locales et GMT) », a-t-il poursuivi.

Aucun détail sur les trois autres détenus malades

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Ni la famille ni les avocats de l’opposant décédé n’ont été en mesure de se prononcer sur la nature de la maladie. Mais, lors d’une conférence de presse mardi 10 mai au soir, le procureur de la République, Sydy Souleymane Ndiaye, a déclaré que Mamadou Saïdou Bah « souffrait de douleurs cervicales, de céphalée intense et de fièvre persistante ».

« Le personnel médical a mis en oeuvre une importante assistance en vue d’améliorer son état de santé. Malgré tous les efforts déployés, Mamadou Saïdou Bah est décédé ce jour, 10 mai 2016, à 04H00, à la suite des affections » évoqués, a ajouté Sydy Souleymane Ndiaye, en présence du ministre de la Justice qui ne s’est pas exprimé.

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Le procureur a par ailleurs confirmé que la justice avait autorisé le 6 mai l’« hospitalisation externe » de Mamadou Saïdou Bah et des trois coprévenus « qui avaient des ennuis de santé ». « Les quatre inculpés ont été placés en observation médicale dans le pavillon de médecine légale du centre hospitalo-universitaire Ignace Deen » de Conakry, a-t-il précisé.

Aucun détail n’a été communiqué sur l’état de santé des trois autres détenus demeurant hospitalisés. Lors d’une conférence de presse distincte, les avocats de l’UFDG ont fait part de leur « consternation face à (la) mort tragique » de leur client, selon l’un d’eux, Paul Yomba Kourouma.

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