Le FMI prédit une stagnation en zone Cemac
La croissance devrait rester en dessous de 2%, pratiquement au même niveau (1,7%) qu’en 2015, selon une équipe de l’institution de Bretton Woods qui vient d’achever une mission dans la zone.
Christine Lagarde avait fait preuve d’un optimisme démesuré. De passage à Yaoundé, au Cameroun, la directrice générale du FMI affirmait le 8 janvier que « l’activité au sein de la Cemac devrait rebondir à environ +3,5 % cette année ».
Cinq mois plus tard, l’institution de Bretton Woods revoit sa projection à la baisse, tout comme elle l’a fait début avril pour toute l’Afrique subsaharienne. La croissance au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) devrait rester en dessous de 2% en 2016, a estimé le 09 mai une équipe du fonds, au terme d’une mission dans la capitale camerounaise.
Soit pratiquement au même niveau que le taux (+1,7%) comptabilisé par le FMI pour la zone l’année dernière, quand la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), elle, avait vu une progression de +2,4%. Mais entre les deux institutions, tout est dans la nuance. D’ailleurs, le 21 mars, la BEAC tablait sur une croissance égale ou supérieure à +2% pour 2016.
L’atonie relative anticipée par le FMI s’explique par le maintien des cours du brut à un niveau bas (autour de 45 dollars le 11 mai). Pour cette raison et à cause aussi du « volume important des dépenses budgétaires », les déficits jumeaux devraient se situer cette année à 8% du PIB, a projeté le FMI.
« Compte tenu de la contraction d’environ un tiers de la valeur des exportations de pétrole, les déficits budgétaire et courant régionaux ont grimpé respectivement aux alentours de 7 et 9 % du PIB en 2015 « , signale la déclaration produite par la mission.
Rééquilibrage budgétaire
Pour financer leur déficit budgétaire, les pays membres de la Cemac ont eu recours à la banque centrale régionale. « Cette politique monétaire accommodante a entraîné une diminution des réserves de change. Bien que le niveau des réserves reste adéquat, la marge pour une nouvelle expansion monétaire semble désormais épuisée », insiste la mission.
Le FMI prône donc un « rééquilibrage budgétaire » pour résorber cette mauvaise passe. « Celui-ci doit s’appuyer sur les critères de convergence de la Cemac et impliquer une réorientation appropriée des priorités des programmes ambitieux d’investissement des pays membres, tout en mettant davantage l’accent sur la mobilisation des recettes intérieures », notent les experts.
Ils s’inquiètent enfin du rythme d’endettement des différents pays et, sans les citer, de la propension du Gabon et du Cameroun à privilégier des eurobonds. Ils sont par conséquents invités à opter autant que faire se peut pour des prêts concessionnels et des emprunts obligataires locaux.
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