Tunisie : grève générale à Ben Guerdane pour exiger la reprise du commerce avec la Libye
Les commerces sont restés fermés mercredi à Ben Guerdane, ville du sud tunisien, à la suite d’un appel à la grève générale pour protester contre la paralysie du trafic commercial avec la Libye.
Ben Guerdane, une localité de quelque 60 000 habitants, et l’ensemble du sud-est de la Tunisie vivent en grande partie de ce commerce transfrontalier, y compris de contrebande. Celui-ci est paralysé depuis fin avril au niveau du poste-frontière de Ras Jedir, à l’initiative des autorités locales libyennes. Des négociations sont en cours, autour de la question des droits de douane notamment, mais elles n’ont pour l’heure donné aucun résultat, entraînant un appel à la grève générale de la branche locale du syndicat l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
Tous les commerces fermés
En réponse à cet appel, l’intégralité des commerces de Ben Guerdane était fermée mercredi matin, selon un correspondant de l’AFP sur place. Seuls une pharmacie, le service d’urgence de l’hôpital et quelques lycées – en raison de la tenue d’examens – étaient, eux, ouverts. D’après la même source, quelques pneus ont été brûlés en matinée devant la délégation (équivalent de sous-préfecture). Présentes en masse, les forces de l’ordre ne sont pas intervenues jusque-là.
Environ 200 personnes se sont par ailleurs réunies devant le siège local de l’UGTT, dans l’attente d’une marche qui devait débuter vers 11h00 locales (10H00 GMT).
« Ils veulent nous tuer avec leurs politiques »
« Tout est lié à Ras Jedir. Si rien n’est fait, on va accentuer la pression et exiger une prime de chômage », a déclaré à l’AFP Salem, la vingtaine. « En mars, nous avons fait face à une attaque terroriste. Ils ont voulu nous tuer avec des cartouches. Nos politiciens eux veulent nous ‘tuer’ avec leurs politiques », a renchéri un trentenaire qui a refusé de donner son identité.
Lundi, des centaines de personnes avaient déjà manifesté pour protester contre la fermeture du poste de Ras Jedir. Les forces de l’ordre avaient procédé à des tirs de gaz lacrymogènes pour les disperser.
La Tunisie et la Libye partagent quelque 500 km de frontière. Alors que le chaos en Libye a permis à l’EI de s’implanter, Tunis soutient actuellement les efforts du gouvernement d’union du Premier ministre désigné Fayez al-Sarraj, qui tente d’asseoir son autorité à Tripoli.
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