Ouganda : l’opposant historique Kizza Besigye arrêté à la veille de l’investiture de Museveni
La police ougandaise a indiqué mercredi que Kizza Besigye, le chef de l’opposition, a été arrêté une nouvelle fois à Kampala. Une arrestation qui intervient à la veille de l’investiture du président Yoweri Museveni, réélu en février pour un cinquième mandat à l’issue d’un scrutin controversé.
Kizza Besigye a été interpellé mercredi 11 mai alors qu’il saluait des partisans rassemblés dans le centre de Kampala, capitale de l’Ouganda et fief de l’opposant, où il est apparu publiquement à la surprise générale.
« Il était en ville mais nous l’avons emmené au poste de police de Naggalama [20 kilomètres à l’est de Kampala, ndlr] où il sera détenu », a déclaré Patrick Onyango, porte-parole de la police de Kampala. Il n’a pas voulu préciser quelles charges seraient retenues contre l’opposant.
Besigye a prêté serment comme président
Le Forum pour le changement démocratique (FDC), parti de cet opposant ougandais historique, a affirmé sur Twitter qu’avant son arrestation, M. Besigye avait prêté serment comme président lors d’une cérémonie alternative, un jour avant l’investiture officielle de Yoweri Museveni, réélu en février pour un cinquième mandat à l’issue d’un scrutin.
Dans son discours d’investiture, filmé et publié sur les réseaux sociaux, M. Besigye affirme détenir des preuves de sa victoire à la présidentielle du 18 février. Selon lui, « M. Museveni n’a pas cru bon de respecter le peuple ougandais (…) et de passer la main pacifiquement au président nouvellement élu ».
Il a affirmé vouloir « former un gouvernement d’unité nationale de transition, notamment en vue de reconstruire les institutions de l’État ».
L’investiture de Museveni sera marquée par la présence de plus d’une dizaine de chefs d’État, dont les présidents sud-africain Jacob Zuma, zimbabwéen Robert Mugabe et rwandais Paul Kagame, selon des sources gouvernementales.
Réseaux sociaux suspendus
Le gouvernement a par ailleurs suspendu l’accès aux réseaux sociaux jusqu’à jeudi 18 heures pour des raisons de sécurité, ont rapporté mercredi les médias ougandais.
« La cérémonie de jeudi s’inscrit dans un contexte de violation des droits à la liberté d’expression, d’association et de rassemblement », a pour sa part dénoncé l’ONG Amnesty International dans un communiqué.
« La détention arbitraire de dirigeants de l’opposition et de leurs partisans, la récente interdiction [pour la presse] de couvrir en direct les activités de l’opposition et la répression violente de rassemblements de l’opposition (…) ne violent pas seulement la constitution de l’Ouganda, elles vont à l’encontre des obligations régionales et internationales du pays en matière de droits humains », a accusé l’organisation.
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