Iran : Vers la panne d’essence ?
Bien décidés à prendre de nouvelles sanctions contre l’Iran et son programme d’enrichissement d’uranium, les États-Unis réfléchissent actuellement, avec le reste de la communauté internationale, aux prochaines mesures à prendre. Et ont d’ores et déjà amené certains partenaires économiques de Téhéran au boycott.
Dans le bras de fer qui les oppose à l’Iran sur le dossier du nucléaire, les États-Unis ne manquent pas d’atouts, notamment économiques. Parmi les pressions exercées sur les partenaires du régime de Téhéran pour les forcer à se désengager, il en est une qui se révèle fort efficace : surtaxer les activités des entreprises récalcitrantes sur le marché américain. Un argument massue. Dernière victime en date : Lukoil. Le pétrolier russe, qui compte près de deux mille stations-service aux États-Unis, a ainsi annoncé, le 7 avril, qu’il cesserait de vendre de l’essence à la compagnie nationale iranienne. Lukoil a donc plié, comme toutes les autres majors du négoce pétrolier en Europe.
Le régime iranien paie très cher aujourd’hui le fait d’avoir négligé le secteur du raffinage. Héritées de l’époque du Shah, la plupart des raffineries, montées avec la technologie américaine des années 1960, sont devenues vétustes, faute de pièces de rechange (en raison du boycott américain) et de nouveaux investissements. Le pays est obligé d’importer plus de 40 % de sa consommation en essence, alors qu’il est le quatrième producteur mondial de pétrole brut. Les achats à l’étranger, à raison de 4 millions de barils par mois, se font sur appels d’offres. Le retrait de Lukoil, qui fournissait 10 % à 15 % des besoins iraniens, obligera Téhéran à passer ses commandes via les marchés libres de Dubaï, Singapour ou Hong Kong.
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