Sénégal : le verdict du procès Karim Wade approche
Après plus de six mois d’audiences tumultueuses, la Cour de répression de l’enrichissement illicite, chargée de juger Karim Wade, le fils de l’ancien président sénégalais, doit bientôt rendre sa décision.
Le procès de Karim Wade pour enrichissement illicite touche à sa fin. Après six mois et demi de débats, les plaidoiries des avocats de l’État du Sénégal, partie civile, et les réquisitions du parquet spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) doivent débuter cette semaine. Les magistrats mettront ensuite leur jugement en délibéré.
Entamée le 31 juillet dernier à Dakar, cette odyssée judiciaire était partie pour s’éterniser encore plusieurs mois. Mais les défections inattendues, mi-janvier, du principal accusé et de l’ensemble des avocats de la défense ont raccourci la procédure. Dénonçant un procès inéquitable à la suite de l’expulsion d’un avocat de Karim Wade sur ordre du président de la CREI Henri Grégoire Diop – un incident venu s’ajouter à une longue liste d’accrochages -, les défenseurs des six prévenus ont en effet décidé de boycotter les audiences. De son côté, s’indignant d’un "procès politique" et d’une condamnation à ses yeux jouée d’avance, Karim Wade refusait lui aussi de comparaître.
Depuis, tout s’est accéléré, d’autant que la CREI semble avoir compris l’impatience des autorités sénégalaises de voir ce show judiciaire, critiqué par la société civile et à l’origine de vives tensions avec le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), se clore au plus vite. Cette mission-là, au moins, a été menée à bien.
Aucune preuve démontrant qu’il est propriétaire des comptes
Quant au fond du dossier, le bilan apparaît plus mitigé. Le procès emblématique de la traque aux biens mal acquis aura vu se succéder à la barre une poignée de seconds couteaux, dont aucun n’a formellement reconnu avoir favorisé l’enrichissement de Karim Wade, et une cohorte de témoins plus ou moins à charge. Si leur audition a pu confirmer par moments l’influence et l’entregent de l’ancien ministre du temps de sa splendeur, aucune preuve irréfutable n’a en revanche été apportée démontrant qu’il était le véritable propriétaire des nombreux comptes bancaires et sociétés visés dans la procédure, qu’il est soupçonné de détenir par l’intermédiaire d’hommes de paille. Tout ça pour ça ?
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